C. P. V. [signé] [1649], MAXIMES HEROYQVE DE S. LOVYS, AV ROY ET A LA REINE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_2426. Cote locale : A_6_17.
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affaires & croioit sa perte irreparable ; outre qu’il
estoit captif de ces barbares qui le menoient parmy
des huees & des moqueries capables de renuerser le
iugement le plus fort & neantmoins quoy qu’atristé
de la mort des siens, tenant tousiours le gouuernail
de la raison, il entra dans la tente du Barbare auec
vne face qui ne tesmoignoit aucune émotion, demandant
aussi librement ses heures à vn de ses Pages
que s’il eut esté dans son Palais. Ce que i’estime d’autant
plus rare qu’il ne faut souuent que le moindre
reuers pour laisser les deuotions, qui ne font pas la
meilleure partie de nos occupations. Que si vous demandez
vne humilité accomplie, pensez vn peu à ce
qui se passa au Concile de Lyon, où il s’agissoit de deposer
Federic second perdu de reputation quasi dans
tous les coins de la terre. Les autres Princes auoient
bien de l’ambition de monter sur son Throsne, &
nostre Louys y pouuoit aspirer à plus iuste titre que
pas vn d’eux, & toutesfois il fit plus d’estat de sa prison
parmy des barbares que d’auoir vn Empire par
des voyes si desraisonnables.

 

Mais ce que nous deuons priser d’auantage en ce
sujet, est la generosité de son courage que le feu de
son amour & la pratique de ses prieres n’affoiblirent
iamais ; aussi estoit-ce bien vn des plus valeureux
Prince qui fusse pour lors sur la terre. Tesmoin ses
entreprises pour la conqueste de la Palestine, pour laquelle
il laissa vn Royaume plein de paix, & de ce
pas sans se mettre en peine des incommoditez d’vn si



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