Boyer, Paul (sieur du Petit Puy) [1649], REMARQVES DES SIGNALEZ BIENS-FAITS RENDVS A L’ESTAT PAR SA TRES-AVGVSTE Maiesté Anne d’Austriche, Reyne de France & de Nauarre, depuis le commencement de sa Regence iusques à present. OV LES IVDICIEVX ET LES raisonnables, trouueront vne conduitte si glorieuse, que les siecles passez n’ont iamais veu rien de si genereux, ny rien de si extraordinaire, en faueur d’vne Monarchie si florissante que la nostre. DEDIÉES A SA MAIESTÉ, Par Paul Boyer, Escuyer sieur de Petit Puy. , françaisRéférence RIM : M0_3266. Cote locale : C_9_34.
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les vns, & pour les autres. Ouy certes sa pieté
s’estoit acquise vn Empire si absolu sur toutes
ses maximes, qu’il luy estoit impossible de
veiller moins pour le salut des autres nations,
que pour la nostre. Et vous eussiez dit veritablement
à la voir faire, que Dieu prenoit plaisir
a l’exercer en la pratique de toutes les vertus
les plus excellentes : Car aprez auoir donné
tous ses soins à bannir la guerre des quatre
coins de l’Europe, elle fut aprez contrainte
par vn esprit de charité, de chasser la famine
dont nostre France se trouuoit accablée. Ainsi
desirant de pouruoir aux necessitez plus
vrgentes où nous estions en six cens quarante-quatre
à cause de la sterilité, de l’année
precedente, sa Maiesté donna plus d’vn milion
d’or, pour faire venir de Danzic, quatre
cens vaisseaux chargez de grain, qui furent
distribuez par toutes les Prouinces de
France. Voila des bontez sans pareilles, &
des graces sans exemple. En suitte de ces extraordinaires
biens-faits, sa Maiesté enuoya
Monsieur d’Auaux, & Monsieur de Seruient
Plenipotentiaires de France a Munster, pour
traicter de la paix generale, où l’Ambassadeur
de Venise, & le Nonce du Pape estoient en
qualité de mediateurs : Mais le desordre du
Roy de Danemark contre les Suedois, fût


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