Bourbon, Louis de [signé] [1651], LETTRE DE MONSIEVR LE PRINCE A SON ALTESSE ROYALE. SVR LE SVIET DE SON ESLOIGNEMENT de la Cour. Du 13. Septembre 1651. , françaisRéférence RIM : M1_149. Cote locale : B_1_13.
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desdites troupes, la Reyne ne voulut iamais
accorder à vostre Altesse Royalle les trois
iours qu’elle luy demanda, dans lesquels ie vous assurois
d’executer tout ce que vous m’ordonneriez
ayant remis tous mes interests entre vos mains.

 

Et bien que vous eussiez temoigné vostre opposition
à ce changement de Ministre, comme fait contre
vostre consentement, auant qu’on m’en eust donné
connoissance, on n’a pas laissé de chasser auec outrage
M. le Chancellier, contre la Declaration & la
liberté publique, de disposer des Seaux, faire vn premier
Ministre & vn Sur-Intendant, nonobstant vostre
empeschement ; & en mesme temps i’apris qu’on
auoit donné ordre pour licentier ou charger lesdites
troupes qui sont sous mon nom ; pour à quoy paruenir
plus facilement, V. A. R. sçait qu’on a separé celles
qui sont aussi sous son nom, du corps de l’armée, dans
la croyance que l’on a eu quelles n’autoriseroient pas
cette violence ; ce qui estant vne entreprise contre
vostre autorité, & qui m’oste la confiance que i’auois
pris iusques icy en vos paroles, Puis qu’il semble
que l’on ait voulu faire voir par cette action, que
l’on pouuoit tout sans vous, V. A. R. avant mesme
eu la bonté de me témoigner, qu’apres cette conduite,
elle ne me pourroit plus donner de seureté ; I’ay
eu raison de me persuader que tout ce que la Cour
auoit paru faire en ma faueur, n’estoit que deguisement
pour me mieux surprendre, & V. A. R. ayant
en suitte declaré au Roy qu’elle ne pouuoit plus assister
à ses Conseils ; I’ay estimé que par vne retraitte



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