Bourbon, Louis de [signé] [1652], LETTRE DE MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ, Escrite à Son Altesse Royale sur le sujet de la Paix. Ensemble les trahisons du Cardinal Mazarin découvertes par ledit Prince de Condé. , françaisRéférence RIM : M0_2008. Cote locale : D_1_56.
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auec vous, que ce n’est pas vouloir la paix de bonne
foy, que d’empescher que ie ne vous puisse faire sçauoir
mes pensées, presser cependant de donner contre
moy vne Declaration, & vous refuser quinze
iours en ce temps cy, comme on vous en a refusé
deux au commencement de ces affaires. Il est constant,
MONSEIGNEVR, que personne au monde
ne souhaitte la paix si ardamment que moy, & que
ie donnerois mon sang & ma vie pour voir l’Estat
dans la tranquilité où il deuroit estre, si les personnes
qui l’ont gouuerné & qui le gouuernent encore,
auoient eu d’aussi bonnes intentions que vous.
Mais ceux qui ont vsurpé l’authorité Royale, & qui
s’en seruent auec insolence pour persecuter vne
branche de la Maison Royale qui n’a pas esté tout a
fait invtile à l’Estat, & qui peut encore luy rendre
des seruices assez considerables, s’estans vnis auec le
Cardinal Mazarin, & sçachans bien que tant que ie
seray dans les bonnes graces de sa Majesté & dans
les vostres, ie ne souffriray iamais le retour de ce
Ministre, n’y qu’ils abusent du nom du Roy pour
establir leur tirannie, & pour empescher la paix qui
est si necessaire, ce qui ne peut estre que par vne
vnion veritable de toute la Maison Royale, n’oublient
aucuns artifices pour m’en esloigner : Ie ne
doute point que Vostre Altesse Royale connoissant
leur mauuaise volonté, & voyant d’ailleurs la necessité
qu’il y a de procurer cette vnion qui est si necessaire
ne face connoistre à sa Maiesté ce qui l’empesche,


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