Bourbon, Louis de [signé] [faux] [1652], LETTRES DE MONSEIGNEVR LE PRINCE, ESCRITES A LA COVR DE PARLEMENT, ET CAPITOVLS DE TOLOSE: Sur la defaite des Troupes du Marquis de S. Luc à Miradoux. , françaisRéférence RIM : M0_2272. Cote locale : B_7_32.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 3 --

LETTRE DE MONSEIGNEVR
le Prince à Messieurs du Parlement de Tolose.

MESSIEVRS,

Apres vous auoir remercié du fauorable Arrest qu’il vous a pleu
donner sur la Requeste que ie vous ay presentée ; ie vous diray que
ce m’est vne satisfaction tres grande, de voir qu’vne Compagnie,
comme la vostre, connoist la sincerité de mes intentions : & que
le seul dessein d’empescher le retour de celuy que vous auez si solemnellement
condamné ; m’a fait prendre les armes : la suite de
toutes mes actions vous fera voir, que la plus forte passion, que
i’aye au monde, est celle de seconder les bonnes intentions de
S. A. R. pour l’expulsion de cet ennemy commun, & pour la conclusion
d’vne paix generale, glorieuse au Roy, & vtile à l’Estat.
Cependant, MESSIEVRS, ie vous diray, qu’estant venu dans
la haute Guyenne, pour y restablir l’authorité de sa Majesté, &
m’opposer aux desordres que l’armée du Cardinal Mazarin, commandée
par le sieur de S. Luc, y faisoit depuis long-temps au grand
prejudice du Languedoc, & de la Guyenne, dont il a tout à fait
ruiné le commerce, il a pleu à Dieu me mettre en estat de le restablir ;
ayant entierement defait son armée à Miradoux, comme
vous dira plus particulierement le Cheualier de Riuiere, auquel
i’ay commandé de vous asseurer, MESSIEVRS, que ie conserueray
toute ma vie le souuenir de la faueur, & de la Iustice que vous
m’auez faite, & de vous supplier d’apporter ce qui depend de vostre
authorité pour empescher que les creatures dudit Cardinal ne
s’assemblent dans les villes qui sont dans le voisinage de Tolose au
mépris de vos Arrests, & de ceux de tous les Parlemens de France ;
asseurez-vous que i’y feray tout mon possible : & pour mieux y
reüssir ie vous supplie, MESSIEVRS, de vouloir dire vos sentimens
à ce porteur ; afin que me les faisant sçauoir ie puisse agir de
concert auec vous, comme ie feray en toutes occasions, en sorte
que vous pourrez connoistre, que i’ay pour vous toute l’estime, &
toute l’affecton qui est deuë à vne aussi grande Compagnie que la



page précédent(e)

page suivant(e)