B. P. D., H. de [1652], LES VERITABLES SENTIMENS D’ESTAT POVR LA PAIX, ET SVR LE SACRE DV ROY LOVYS XIV. LES MARQVES DE SA CONDVITE pour le repos de son Royaume. Par Mre H. De B. P. D. Paris. , français, latinRéférence RIM : M0_3979. Cote locale : B_16_28.
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Plus vostre Cour sera remplie de telles gens, plus y aurez
vous d’hõneur, les employant en vos affaires importãtes.

Ils sont aussi les bras & les mains auec lesquelles vous executez
vos Loix & iustes volontez ; soyez donc gracieux à
qui vous obeyra, rigoureux qui contre le deuoir & l’obeyssance
fera le contraire, afin que les plus esleuez dans
la fortune, croyent que leur plus haut poinct d’honneur
est de respecter Vostre Personne, & d’obeyr à vos
commandemens, faisant sonner par toute la France que
le premier seruice que vous desirez d’eux est de vous rendre
l’obeyssance inuiolable, mais la faire rendre par les
moindres, & que sans cela leur seruice ne vous peut estre
agreable.

Les Roys vos predecesseurs desireux de conseruer les
armes de la Noblesse, & de leur Royaume, ont deffendu
sur des peines portées par de tels Arrests autentiques,
que personne de quelque qualité & condition qu’il fust
ne fut si ozé de faire des apels ou duels, espandant le sang
dans des querelles particulieres, ne se deuant immoler
que pour le salut de vostre Estat, ce que Vostre Majesté
fera accomplir heureusement ; Ne cessez ie vous coniure
par les entrailles de la misericorde d’vn Dieu qui
nous est si propice, que vous n’ayez osté ces mal-heureux
duels & deffits desquels nous en auons veu depuis peu
des actions toutes recentes en des personnes, desquelles le
nom & les familles se sont trouuez si offensées par la cause
d’vne telle temerité & demesurée passion, de laquelle la
fin a esté si deplorable, puis qu’elle ne se termine que par
la mort, abrogez, abrogez, SIRE, cette mal-heureuse
sentence.



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