Anonyme [1649], TROISIESME ET DERNIER SERMON DE L’EVCHARISTIE POVR LE IEVDY DE L’OCTAVE DE LA FESTE-DIEV. Preschée par le R. P. A. D. , français, latinRéférence RIM : M4_87. Cote locale : C_10_10.
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magna præcipitem agit celebritate.

 

S. Cyrillus
l. 9. in
Ioan.
c. 19.

Mais, Chrestiens apprehendons auec plus de fondement
& de raison que ce Sacrement receu indignement ne nous
accuse comme meurtriers, comme parricides. Car helas ! si
Dauid renuoye l’Arche d Alliance où estoit la manne figure
de l’Eucharistie, & qu’il ne veut pas la retenir en son
Palais parce, que, selon Theodoret elle l’accusoit sans cesse,
& luy reprochoit eternellement son orgueil, son adultere,
& son homicide, Arcam Dei in ciuitatem suam non possum
mecum circumferre, accusatorem hinc audio, non mœchaberis,
non occides, ergo venerandam conculcaui-legem. Helas ! comment
les coupables d’vne indigne communion pourroient
ils souffrir la presence de Dieu en cette hostie & en ce Sacrement,
qui les accuse, & qui les cõuainc d’ingratitude, de sacrilege,
& de parricide, mais changeons de vie pour chãger
de langage, trouuons en ce méme Sacrement vn aduocat,
où nous auons vn accusateur, dit S. Irenée, Vbi accusatorem
hæbuimus, illic habeamus & paracletum spiritum sanctum.
Rendons des respects, des hommages, des soûmissions à
cette Hostie adorable qui cache à nos yeux le Dieu de
nos cœurs, & le principe de nostre felicité : En effet, dit
le Prophete, Veré tu es Deus absconditus ; Mon Dieu que
i’adore du plus profond de mon ame, bien que vos Miracles
estonnans nous fassent assez connoistre que les Cieux
publient hautement la Majesté de vostre gloire, comme
chante le Prophete Royal, Cœli enarrant gloriam Dei,&
que le firmament annonce vos loüanges ; neantmoins
vous n’estes plus connoissable à vous mesme, & l’humilité
auec laquelle vous paroissez dans ce S. Sacrement de l’Autel,
nous feroit douter de ce que vous estes, si la foy ne nous
obligeoit à le croire ; Et certes qui pourroit sans l’assistance
de vos diuines lumieres se persuader que vous fussiez descendu
du throsne de vos grandeurs, pour vous abbaisser
iusques à ce poinct que d’estre le mespris des pecheurs qui
vous reçoiuent indignement ; qui pourroit s’imaginer
qu’apres vous estre despoüillé des ornemens de vostre grandeur,
& de l’éclat de la Majesté qui estonne les Seraphins,



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