Anonyme [1652], TRES-HVMBLES REMONSTRANCES FAITES AV PARLEMENT PAR LES BOVRGEOIS DE PARIS, Sur l’estat present des affaires. , françaisRéférence RIM : M0_3835. Cote locale : B_17_1.
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iour de la Maiorité du Roy vne Declaration verifiée
contre ce Ministre, qui le chargeoit de toutes sortes
de crimes, & de la desolation generale de l’Estat.
Ce iour attendu auec impatience de tous les bons
François, les auoit entierement r’asseurez ; c’estoit vn
iour de bon augure, & qui auoit desia effacé de la memoire,
l’enleuement des plus illustres Magistrats, les
brigandages des Financiers, la ruine de tous les Officiers,
la profanation des Temples, le pillage des Eglises,
le sac & le carnage par tout.

 

Neantmoins comme si l’on auoit voulu rendre la
Maiorité du Roy complice de tous les attentats faits
pendant la Regence à la seureté publique, on a veu
rentrer le Card. Mazarin à la teste d’vne armée, triomphant
de ses propres Iuges. Vous auez, Nosseigneurs,
fait vos remontrances au Roy, vous les auez plusieurs
fois reïterées, vous auez hazardé vos personnes dans
les Prouinces les plus esloignées, & au milieu d’vne armée
de Tygres & de Barbares, qui ne se repaissent que
de sang, pour faire entendre à Sa Majesté la iustice de
vos Arrests & toutes les plaintes des Peuples, le peril
où il mettoit sa Couronne en se seruant des conseils du
Cardinal Mazarin, & que sa parole toute Royale, &
tous les ordres publics estoient violez dans ce funeste
retour.

Mais comme le Roy n’agit auiourd’huy que par les
impressions du Cardinal Mazarin, & non point par la
bonté de ses inclinations naturelles, tous vos soins ont
esté entierement méprisez. Il a triomphé de vos respects
& de toutes vos deferences, cela n’a fait qu’augmenter



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