Anonyme [1649], TRES-HVMBLES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE NORMANDIE AV SEMESTRE DE SEPTEMBRE AV ROY, ET A LA REINE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_3833. Cote locale : C_9_51.
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Nostre zele opposa en vain tous ses efforts
à leur animosité, ils emportoient tout dans les assemblée
par la multitude, le Peuple qu’ils amusoient de pretextes
specieux, estoit aueuglement emporté par leurs mouuemens,
& vne Puissance armée leur estoit fauorable.
Nous cedasmes donc à la violence, & suiuant vos ordres
nous nous rendismes prés de Vostre Majesté, qui nous
commanda d’aller tenir le Parlement à Vernon, où tandis
que nous trauaillions à détromper les Peuples, & à
vous rendre des preuures considerables de nostre fidelité,
nous apprismes le Traitté que vous auiez accordé à
vos Subjets, & nous sceusmes que nostre suppression
en faisoit vn des articles.

 

APRES tant de choses estranges que ce temps de déreglement
auoit produites ; ce coup à la verité ne nous
estonna pas, quoy qu’il nous surprist, la playe nous sembla
glorieuse, parce que nous la receuions pour vostre
seruice ; & la crainte que nous auions d’apporter le moindre
obstacle à la Paix si necessaire à l’Estat, nous arrestant
la voix & le mouuement, nous differasmes d’en faire nos
plaintes, & d’y chercher les remedes. Aujourd’huy, SIRE,
que les rayons de vostre Authorité ont dissipé toutes ces
foibles vapeurs, & que les sages cõseils de vostre Regence,
MADAME, ont rendu le calme à ce Royaume, nous
croyons qu’il est temps de presenter nos tres-humbles
Requestes à vos Majestez, osans nous promettre, que
comme il vous a pleu faire grace aux coulpables, qui ne
se mettoient pas en estat de la demander, Vous ne refuserez
pas de faire Iustice aux innocents qui la demandent
auec toutes les soûmissions & les respects qu’ils
peuuent rendre à leur Souuerain.

L’EQVITÉ de nostre cause est si visible, & nostre



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