Anonyme [1652], TRES-HVMBLE REMONSTRANCES FAITE AV ROY ET A LA REYNE : PAR MESSIEVRS LES GENS du Roy, Deputez par la Cour de Parlement, pour le traicté de la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_3820. Cote locale : B_16_41.
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Majesté, qui fut la terreur de ses Ennemis
& l’Arbitre de la Chrestienté, auoit de pareilles
tendresses pour ses Subjets : apres que ce Roy
victorieux eut reconquis son Royaume à la pointe
de l’espée, abbatu l’orgueil des Espagnols, &
contraint le Roy de luy demander la paix, lors
qu’il estoit question pour la necessité publique
de faire quelque leuée dans ses Estats, il s’informoit
si en ce faisant, son peuple l’aimeroit
tousjours. Nous n’aurions pas entrepris, SIRE,
de vous parler du pitoyable estat de vos Subjets,
n’estoit que vostre Majesté nous a constituez
en charge pour estre les arbitres de leurs fortunes :
Nous imposons tous les ans ce qu’il
vous plaist de leuer sur eux, nous sommes obligez
de vous en rendre compte, estant necessaire
que Vostre Majesté le sçache pour l’acquit
de sa conscience : puisque les Roys, quelques
grands qu’ils soient, seront vn jour comptables
au Ciel de ce que leurs Officiers font en terre.
C’estoit la croyance d’vn Roy qui estoit selon
le cœur de Dieu, qui luy demandoit pardon
de ses pechez cachez : Ce sont, Sire, les fautes
que font les Officiers quand ils n’informent
pas le Prince des necessitez & des miseres de son
peuple. Nous connoissons, SIRE, les causes des


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