Anonyme [1642 [?]], TESTAMENT DE MONSIEVR LE CARDINAL DVC DE RICHELIEV. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_4.
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A Robert 3. mil liures. Au sieur de Graue & de S. Leges mes Escuyers, chacun
3, mil l. & en outre mes deux carosiers auec leurs 2. atelages de cheuaux, ma litiere
& les 3. mulets qui y seruent pour estre partagez egalement entre mesdits
deux Escuyers. A Chamarante & du Plessis chacun 3. mil liures. A Vilandry.
15. cens liu. A de Roques 18. cheuaux d’escolle, apres que les douze meilleurs
de mon escurie auront esté choisis par mes parens. Au sieur de Fortes Cuieres
six mil liu. A grand Pré Capitaine de Richelieu 3. mil liu. A la Ieunesse Concierge
de Richelieu trois mil l. Au petit Mulot qui escrit sous le sieur Charpentier
mon Secretaire 15. cens liu. A la Garde trois mil liu. A mon premier Cuisinier
2. mil liu A mon premier Credencier 2. mil liu. A mon premier Cocher 15
cens liu. A mon premier Muletier douze cens li. A chacun de mes vaiets de pied
six cens liu. Et generalement à tous les autres Officiers de ma maison, Sçauoir
de la Cuisine, Sommeliers & Escuiers chacun six annees de leurs gages, outre
ce qui leur sera deu, iusques au iour de mon decez.

 

Ie ne donne rien an sieur Charpentier mon Secretaire, parce que i’ay eu soin de
luy faire du bien pendant ma vie ; mais ie veux rẽdre ce tesmoignage de luy, que
durant le long-temps qu’il m’a seruy : Ie n’ay point connu de plus hõme de bien
ny de plus loyal, & plus sincere seruiteur. Ie ne donne rien aussi au sieur Cherré
mon autre Secretaire ; parce que ie le laisse assez accommodé, estant neantmoins
satisfait des seruices qu’il m’a rendu. Ie donne au Baron de Broye, heritier du
feu sieur Barbin, que i’ay sçeu estre en necessité la somme de trente mil liures,
Ie prie mon frere le Cardinal de Lyon de donner au sieur de Sagilly le Prieuré
de Coussaye que ie possede presentement, & lequel est à sa nomination.

Et pour executer le present Testament, & tout ce qui en depend, i’ay nommé
& éleu Monsieur le Chancelier, & Messieurs Bouthillier sur Intendant, & de
Noyers Secretaire d’Eestat, ou ces d’eux qui les suruiuront voulant qu’ils ayent
vn soin particulier, que rien ne soit obmis de tout ce que dessus, qui est mõ Testament
& Ordonnance de ma derniere volonté, laquelle i’ay faite, ainsi qu’il est
dit cy-dessus, apres y auoir meuremẽt pensé plusieurs fois, parce que la plus grãde
part de mon bien estant venu des gratifications que i’ay receuës de leurs Majestez
en les seruant fidellement, & de mon Espargne ; Il n’est libre d’en vser cõme
bon me semble Ioint que ie laisse à chacun de mes heritiers legitimes beaucoup
plus de bien qui ne leur appartiendroit de ce qui m’est arriué à succession
de ma Maison, & afin qu’il n’y ait point de differans entr’eux, & que ceste mesme
volonté & ordonnance derniere soit pleinement executee, ie veux & ordonne
qu’au cas que quelqu’vn de mesdits heritiers ou legataires pretende qu’il y eust
de l’ambiguité ou obscurité en ce mien presẽt Testament, que mon Frere le Cardinal
de Lyon, & mes excecuteurs testamẽtaires tous ensemble, ou ces d’eux qui
seront lors viuans expliquent mon intentõ, & iugent difinitiuement du differẽt
qui pourroit estre sur le subiet du present testament, & ce que mesdits heritiers
ou legataires soient tenus d’aquieser à leur iugement, sur peine d’estre priuer
de la part que ie leur donne & laisse, laquelle sera en ce cas pour ceux qui obeyront
au iugement donné par les dessusdits.

Ie supplie tres-humblemen le Roy vouloir traiter mes parens, qui auront l’honneur
de seruir aux occasions qui s’en presenteront, selon la grandeur de sõ cœur
vrayement Royal, & de tesmoigner en cela l’estime qu’il fera de la memoire
d’vne Creature qui n’a iamais eu en si singuliere recommandation que son



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