Anonyme [1649], SVITTE ET TROISIESME PARTIE DV BVRLESQVE ON DE CE TEMPS QVI SÇAIT QVI FAIT ET QVI DIT TOVT. , françaisRéférence RIM : M0_611. Cote locale : C_8_6.
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N’approches donc pas dauantage.

 

 


ON dit & sçait pour tout potage,
Que nous auons enfin la Paix,
Et qu’il n’y a plus desormais,
Rien à douter ny rien à dire ;
La guerre n’a plus rien à frire,
ON luy a fait le bonadiés,
Soudrilles sont congediés,
Bon temps reuient dedans la France,
ON mange, ON boit, ON rit, ON dance,
Ny plus ny moins qu’auparauant,
Dés qu’ON voit vn homme resuant,
Morne melancholique ou triste,
ON l’appelle Tabariniste.

 

 


Le soir du iour qu’On publia,
Que Paix estoit, In Gallia,
Qu’ON nous l’auoit signifiée,
Et dignement verifiée,
Tout le monde fut hors des gons,
Au bruit des boëttes & canons,
Chacun tira pour la risposte,
Et trinqua tant qu’il se fit roste,
Mordiable comme l’ON tonna,
Ou plustost comme ON entonna,
Aux santez du Roy, de la Reyne,
Du Colonnel, du Capitaine,
Mais combien principalement,
Beut ON à nostre Parlement,
Qu’ON vsa de vin & de poudre,
Car chacun en vouloit descoudre,
Et n’estoit si petit morueux,
Qui ne tirast vn coup ou deux,
ON l’auroit bien enuoyé paistre,
Qui n’est fait peter le salpestre,
Et si la santé se beuuant,
On n’eust fait pouf auparauant,
Par l’aduis du Conseil de guerre,
Ou plustost du conseil de verre,

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