Anonyme [1649], SOVSPIRS FRANÇOIS SVR LA PAIX ITALIENNE. Iouxte la copie imprimée à Anuers. , françaisRéférence RIM : M0_3710. Cote locale : C_4_62.
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Qu’il n’a qu’vn faux Loüys de reste,
Comme l’eust on iamais pensé,
Veu sa lésine manifeste :
Mais il estoit perdu, s’il ne vous eust gagnez.
Il a bien fait d’estre prodigue
Pour rompre vne si forte brigue.
Il se vange dés là, de vous qui l’espargnez,
Et atteint doublement au but, qu’il se propose :
Car il vous pert d’honneur gaignant ainsi sa cause.

 

 


Mais ce ne sera pas le tout,
Il fait bien voir par sa conduite,
Qu’il pretend pousser iusqu’au bout
Cette vengeance qu’il medite,
Il n’espargnera pas ceux qui l’ont espargné.
Paris, resous toy au pillage,
Aux feux, aux viols, au carnage.
S’il se peut voir vn iour de dans ton sang baigné,
Iamais il ne s’est pleu dans sa pourpre Romaine,
Au point que celle la satisfera sa haine.

 

 


Si tu en doute, ouure les yeux,
Vois tu ces campagnes fumantes,
Et ces massacres en tous lieux,
Entens tu ces voix gemissantes,
C’est d’vn tas d’innocens, qu’vn Hero de nouueau
Persecute dans ta Prouince,
Par les mains cruelles d’vn Prince,
D’vn Prince qui veut bien luy seruir de bourreau,
O bourreau de Paris, faloit il, miserable,
Perdre tant d’innocens pour sauuer vn coupable,

 

 


C’eust esté peu de cruautez,
On a veu iusques dans les Temples
D’effroyables impietez,
Qui iamais n’auoient eu d’exemples.
On y a veu loger les hommes & cheuaux,
Et au lieu d’Autels, leur mangeoire,
Et au lieu d’actions de gloire,

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