Anonyme [1649], SOVSPIRS FRANCOIS SVR LA PAIX ITALIENNE. Iouxte la copie imprimée à Anuers. , françaisRéférence RIM : M0_3710. Cote locale : C_2_55.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 8 --


Sur cét embrasement si grand, & si à plaindre,
Que des pleurs de mil ans ne pourroiẽt pas l’éteindre.

 

 


Pourquoy ne luy dites-vous pas,
Qu’elle est deuant Dieu responsable
De tous ces horribles degasts,
Qui font son peuple miserable ?
Ce peuple qu’on a veu si viuement percé
Des douleurs de cette Princesse,
Faut il qu’elle mesme l’oppresse,
Elle qui le pleuroit, le voyant oppressé ?
Son cœur n’a-t’il pitié, qu’ayant de la misere,
Et ne veut-il du bien, que quand il n’en peut faire.

 

 


Mais vous, Confesseurs de la Cour,
Comment, liurerez vous à Pasques,
Comme fit Iudas à ce iour,
Iesus à ces Demoniaques
Du party Mazarin, à ces Chefs de voleurs,
Sans reparer tant de pillages,
De vols, de viols, de carnages ?
C’est vous qui perdez tout, mystiques receleurs,
Sçauans pour excuser, ignorans pour resoudre,
Lâches pour corriger, & hardis pour absoudre.

 

 


La Paix est le bien du commun,
Mais à moins que l’on restituë
Ce qui appartient à chacun,
Au lieu de la faire on la tuë.
France, pren garde-là ; si ta Paix n’a ce point,
Croy-moy, ce n’est point là la tienne,
C’est vne Paix Italienne,
Qui Paix en apparence, en effet ne l’est point,
La veritable Paix est ennemie du vice,
Est mere du bon-heur, mais fille de Iustice.

 

FIN.



page précédent(e)

page suivant(e)