faire retirer le Cardinal Mazarin, a remply d’esperance les cœurs
de ses Sujets, dans la confiance qu’ils ont que les paroles des Roys,
comme celles de Dieu, portent leur effect tout present, & ne peuuent
iamais demeurer inutiles. Vostre Parlement nous a chargez
d’en tesmoigner le sentiment à Vostre Majesté auec toute sorte
de respect & de remerciment, & d’en demander les effects conformément
à sa Declaration, & aux Arrests qui l’ont suiuie ; la
priant de considerer que les maux de la France augmentant tous
les jours, & ne receuant point de delay, Il est de la bonté de Vostre
Majesté de n’en pas differer plus long-temps le remede, pour aduancer
vn bien si desiré : Monsieur le Duc d’Orleans & Monsieur
le Prince nous obligent de confirmer à Vostre Majesté leurs premieres
Declarations, & luy representer qu’ils n’ont point de conditions
à luy proposer par aucuns Deputez, se sousmettans d’executer
ses ordres auec toute l’obeyssance qu’ils doiuent, aussi-tost
que le Cardinal Mazarin aura satisfait à la Declaration de Vostre
Majesté : Il dépend, SIRE, de vostre authorité d’abreger tous
ces maux, accordant cét esloignement à nos supplications ; Nous
n’auons plus de discours ny de termes pour en expliquer la douleur,
dont la violence estouffe les paroles. Les desordres publics,
la ruïne de l’Estat, l’effort des Ennemis, la misere des peuples
frappent plus viuement les yeux de Vostre Majesté, & toucheront
encores plus fortement son cœur, auquel nous protestons vouloir
auoir l’obligation entiere de la fin de tant de mal-heurs, & de la
paix de son Royaume.

Le Roy nous dit, qu’il en communiqueroit à son Conseil, &
nous feroit Response, laquelle ayant sollicitée, elle nous fut faite
Mardy seiziesme de Iuillet, au mesme lieu, & en la mesme assẽblée
que les autres. Sa Majesté la fit lire par Monsieur de Brienne, &
est inserée au Registre de ladite Cour du dix-septiesme de ce
mois ; sur laquelle nous repliquâmes, Que cette Respõse qu’il plaisoit
à sa Majesté de nous donner, n’adjoustant rien à la premiere,
nous ne pouuions que luy faire & reïterer les mesmes supplications
de nous donner l’effect de ses promesses pour l’esloignement
réel du Cardinal Mazarin ; Que les Declarations de Monsieur le
Duc d’Orleans, & de Monsieur le Prince, faites depuis peu au
Parlement, les Lettres qu’ils nous auoient escrites, & les asseurances
que nous auions données en consequence à sa Majesté, en
suitte des Arrests du Parlement, faisoient voir qu’aussi-tost apres