Anonyme [1652], SECOND EXTRAICT DES REGISTRES DV PARLEMENT, CONTENANT Ce qui s’est passé pour l’esloignement du Cardinal Mazarin, par Messieurs les Deputez. Depuis le 25. Iuin, iusques au iour de leur retour de sainct Denys. , françaisRéférence RIM : M0_3608. Cote locale : B_12_49.
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SIRE,

Nous rendons tres-humbles graces à Vostre Majesté de la promesse
qu’il luy plaist de nous faire, d’éloigner le Cardinal Mazarin ;
mais le seul effet de cette parole Royale dont nous la supplions
peut calmer les desordres de son Estat, reünir les cœurs & les
armes des François, & chasser les Estrangers, lesquels entrent
de toutes parts, & attaquent les places frontieres du Royaume, &
rétablir l’authorité de vostre Majesté, qui est l’vnique desir, & le
seul interest de vostre Parlement.

En suite le Parlement ayant receu la Response, donna Arrest
ledit iour treiziesme Iuillet, qui leur fut enuoyé auec les Lettres
de Monsieur le Duc d’Orleans & de Monsieur lePrince, desquelles
la teneur ensuit.

LETTRE DE MONSIEVR
le Duc d’Orleans.

Monsieur de Nesmond, vous voyez par la Deliberation qui
s’est faite ce matin en vostre Compagnie, quels ont esté les
sentimens sur la Response qui vous a esté faite, & comme les longueurs
& les delais que l’on a apportez à vous donner Audiance
y ont assez fait connoistre que la demande que l’on y fait que mon
Cousin & moy enuoyons des Deputez à la Cour, n’est qu’vn artifice
ordinaire du Cardinal Mazarin pour éluder la resolution
que le Roy Monseigneur & Neueu a eu agreable de prendre pour
l’éloigner de son Royaume, & donner la Paix à ses peuples : mais
bien qu’il n’y ait plus rien à desirer pour paruenir à cét effet, apres
les Declarations solemnelles que mon Cousin & moy auons
faites en vostre Compagnie, sur le memoire que vous apportastes
de la Cour ; & ou par plusieurs questions on desiroit d’estre
esclaircy de ses intentions & des miennes ; ie ne me suis pas contenté
de les y auoir encores reïterées ce matin ; mais pour faire
plus clairement connoistre auec quelle sincerité & desinteressement
i’ay tousiours agy dans les presens mouuemens, i’ay desiré
vous faire ces lignes, pour vous prier d’asseurer & de donner ma
parole à sa Majesté, que i’y satisferay punctuellement aussi-tost que
ledit Cardinal aura esté éloigné conformément à sa Declaration,
& aux Arrests de vostre Compagnie ; ce sera lors qu’en toute asseurance,
& sans dõner aucun ombrage, i’enuoyeray à sa Majesté pour
luy rendre mes tres-humbles remercimens de cette grace, & pour



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