Anonyme [1649], SEANCE DV ROY LOVYS XIV EN SON LICT DE IVSTICE, EN PARLEMENT ou les vrayes Harangues de Messieurs le Chancelier premier President, & Talon Aduocat General. , françaisRéférence RIM : M0_3600. Cote locale : C_10_2.
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Ce qui la touché plus sensiblement, est que pour soustenir la despense
de cinq armées, elle se voit reduite à la fascheuse necessité de ne pouuoir
entierement diminuer les charges de l’Estat, ny remettre les peuples
dans le premier bon-heur qu’il a perdu par vne longue guerre.
Neantmoins vous voyez, Messieurs, qu’autant que le besoin des affaires
le peut permettre, leurs Maiestez ont fait & font leur pouuoir à son
soulagement, & qu’ils ont donné des marques de leur bonté & de leur
iustice, en accordant par vos aduis la reuocation des Intendans, le restablissement
des Officiers dans leurs Charges, & la remise des arrerages
des tailles de tout le passé iusques à l’année 1646. & le demy quart
de la courante. Ie vous asseure encore, que par la Declaration qu’elles
apportent icy, elles font voir des nouueaux tesmoignages de leur amour
au peuple & à vous, de l’estime qu’elles ont faites de vos remonstrances ;
par la remise qu’elles font encore du quart de 1649. & des suiuantes ;
par vne partie des gages qu’elles accordent aux Officiers, &
par la confirmation de la Chambre de Iustice, dont elles ont mesmes
nommé les Iuges.

Aussi de vostre part, Messieurs, vous direz par vne connoissance reciproque
à tant de bien-faits tesmoigner à leurs Maiestez vos submissiõs,
vos differences, & n’y ayant plus rien à faire à l’esgard des plaintes du
peuple, qui appartiennent à vos soins, de finir vos assemblées ; Leurs
Maiestez n’ont point de doute de vostre fidelité, elles sont asseurées que
tout ce qui fait à cette heure l’agitation de vos esprits, n’a rien de contraire
à leur seruice ; mais elles iugent necessaire d’arrester vos deliberations,
pour ce qu’elles sont mal interpretées par les ennemis de l’Estat,
& qu’elles affoiblissent la reputation de nos armées. Si vous auez
iamais rendu aucun seruice à la Couronne en des occasions importantes,
celle-cy surpasse les autres, & vous n’eustes iamais de lieu si propre
à meriter du Roy l’estime de vostre obeissance. Au surplus leurs Maiestez
m’ont donné charge de vous asseurer de l’honneur de leur bienueillance
& affection, & de vous dire, que vous ne pouuez faire chose
qui leur soit plus agreable, que d’employer à l’aduenir le temps de vos
assemblées à rendreaux subiects du Roy vostre iustice accoustumée.

Monsieur le Chancelier ayant finy. Monsieur le premier President
apris la parole, & a dit en mesmes termes.



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