Anonyme [1649], SEANCE DV ROY LOVYS XIV EN SON LICT DE IVSTICE, EN PARLEMENT ou les vrayes Harangues de Messieurs le Chancelier premier President, & Talon Aduocat General. , françaisRéférence RIM : M0_3600. Cote locale : C_10_2.
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ou les ont mis les impots, qu’on leue sur eux desquels il ne reuient
à vostre Maiesté, que la moindre partie, quelle honte seroit-ce à
vostre Parlement de souffrir plus long temps cette abominable pratique
de prests sur prests que l’auarice des Financiers depuis peu, fait
naistre pour la ruine de vostre Estat, & qui venants au monde de la méme
façon que des viperes dangereux, ont mangé le cœur de la mere
qui leur a donné la naissance & laissé leur pere en repos à la honte de
nostre siecle ces interests illegitimes qui doublent, triplent & quadruplent
sont-ce pas des gangrenes attachées au corps de l’Estat, qui gaignent
insensiblement toutes les parties nobles, & qui bien tost arriueront
à la destruction des subiects pouuons nous voir Sire, la despence
excessiue qu’à fait vostre Maiesté ; par les moyens de cette vsure exorbitante,
& que vostre maison Royalle soit sur le penetrant de sa cheute
sans luy monstrer le precipice ! quelle lascheté seroit ce d’endurer
plus long temps la violence des partisans qui forment des desseins sur
le bien de tout le monde, qui mettent en partie les gages de tous les
Officiers & dont la fortune subite deuroit resemblera certaines fleurs
qui naissent & meurent en vn iour par des influences contraires c’est
dans la confiscation de leur bien que vostre Maiesté peut trouuer les
moyens d’entretenir ces armées, & remedier à toutes les necessitez de
son Estat sans rien prendre sur ses Officiers ny sur ses subiects, ce sont
la les premiers bruits que vostre Maiesté doit attendre de sa Chambre
de iustice dont lestablissement estant si iuste comme les Officiers en
sont vtiles & necessaires, nous esperons de la diuine bonté, quelle vous
fera la grace d’ouurir les yeux sur les d’esordres de la Frãce, d’escouter
la voix de vos subiets, & d’agreer la continuation de nos assemblées
dans lesquelles vostre Maiesté trouuera le moyen de redresser les plis
qui se sont faits dans le bon ordre de l’Estat par l’inobseruation des
ordonnances de restablir dans vostre espargne vn fonds pour les armées,
& bon-heur parmy les peuples, ce sont les vœux & les souhaits
de cette compagnie de qui tous les desseins conspirent au bien du
Royaume, & qui font contester leur principal deuoir, & sa fidelité est
a donner en toutes choses a vostre Maiesté des preuues de son obeissance.

 

Monsieur le premier President ayant fini, le Sieur du Tillet Greffier
de la Cour, aleu vne declaration qui se voit imprimée, de
laquelle la lecture en estant faicte, Monsieur Talon Aduocat
General a dit en ces termes.



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