Anonyme [1652], RESPONSE DES BOVRGEOIS D’ORLEANS FAITE A SA MAIESTÉ. ET LA DEPVTATION QV’ILS ONT enuoyée A. S. A. R. touchant le dessein qu’ils ont de ne permettre point l’entrée de Mazarin dans leur ville , françaisRéférence RIM : M0_3413. Cote locale : B_8_66.
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hardiesse, & pour ne point se rendre coupables
pour vouloir estre trop affectionné, ils rendirent
aussi-tost raison de leur procedé en cette sorte. Ils
assemblerent le conseil de la ville ou il fut bien-tost
arresté que les portes seroient ouuertes à leurs Maiestez,
& tous les deuoirs de tres humbles & tres fidelles
sujets leurs seroient rendus, tels qu’ils leur
plairoit les exiger de leur bonne ville d’Orleans,
mais comme on en vint à la reception qu’on deuoit
faire au C. chacun commença à murmurer & à tesmoigner
hardiment qu’ils ne vouloient point donner
d’entrée à cet ennemy public qu’il falloit y resister
fortement, & que s’il y auoit quelque Mazarin
en la compagnie il en falloit dépescher le monde
aussi bien que de leur maistre si on le tenoit.

 

Aussi-tost il fut ordonné par le mesme conseil de
conduire le Canon sur les murailles dans la iuste apprehension
qu’on auoit que le M. irrité outre mesure
de ce honteux refus ne vint auec l’armée pour
s’en vanger, & metre tout à feu & à sang cette ville
plus affectionnée que luy au seruice de leurs Majestez
en effet. Ce Ministre qui ne respire plus que le
sang, & la vengeance ne leur en feroit pas moins
qu’il en vient de faire, aux malheureux habitans des
Ponts de Cé que sa rage a fait passer cruellement au
fil de l’espée, quoy que tout leur crime fut d’auoir
resisté à vn proscrit & exilé par vne authentique declaration
du Roy qui n’a point esté reuocquée en



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