Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : A_9_15.
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pourueu qu’on sçache en Italie, qu’il s’est vangé
de sa resistance, que sa ruïne luy sert auiourd’huy
de marche-pied pour monter sur le Throsne, & qu’au
moment qu’il l’a fait arrester prisonnier, ses Niepces
sont reuenuës au Palais Royal pour triompher de
sa liberté, & faire sçauoir qu’il n’a commis autre
crime que d’estre contraire à leur mariage. Il n’a pas
dissimulé qu’il vengeoit son iniure particuliere sous
pretexte du bien public, il a dit aux amis de Monsieur
le Prince qu’il l’auoit porté à cette extremité,
par la resistance qu’il apportoir à leurs establissemens,
& particulierement en protegeant le Parlement de
Bordeaux contre Monsieur d’Espernon, qui cognoistroit
par ce moyen son impuissance, & changeroit de
volonté. Y a-il iamais eu vne insolence pareille ? vn
homme de neant, vn estranger, sans naissance, sans
merite, esleué par vn prodige de fortune, abusera de
l’authorité de la Regence pour arrester pendant vne
Minorité trois Princes, Conseillers, ains qui ont vne
fonction necessaire pour l’administration de l’Estat ;
Mais il sera encore si temeraire que d’oser dire qu’il
les sactifie à sa passion, & au ressentiment d’vn déplaisir
qu’il a reçeu, & quoy Monsieur le Prince a commis
vn crime indigne de pardon pour auoir fait differer le
le mariage d’vne petite Bourgeoise Romaine, fille d’vn
Courier ? Comme s’il importoit à l’Estat & à la Nation
Françoise qu’on acheptât aux despens du public,
aux despens des Rentiers & des Officiers, les Alliances
des Princes, pour des fripponnes de Manchini, de
Martinochit, qui a peine sont connuës dans leurs païs.
Quoy ses grandes actions n’effaceront point cette faute,
& les suittes des malheurs qu’on preuoit d’vne entreprise
si imprudente ne fléchiront-elles point la
Reyne. Vne guerre Ciuile & Estrangere en mesme


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