Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : A_9_15.
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la mort du Duc de Brezé. Il sçait bien qu’il deuoit à
l’Estat tous ses seruices, & qu’ils ne peuuent point diminuer
sa reconnoissance enuers la Reyne, qui par vn
pur motif de bonté & de generosité les a voulu reconnoistre
& l’en recompenser ; Il luy suffit qu’on croye
qu’il ne s’est iamais separé de ses interests, qu’il n’a iamais
pensé de se mettre en estat de luy resister, ny pas
mesme de luy donner le moindre ombrage de sa puissance
qu’il ne s’estoit accreuë, qu’en fortifiant celle de
sa Majesté, à laquelle elle a tousiours esté veritablement
soûmise, que tout ce qu’on debite pour rendre
sa conduite suspecte, est imposture & calomnie inuentée
par le Cardinal Mazarin. Tantost il l’accuse d’auoir
oublié le deuoir de sa naissance, & de s’estre voulu faire
Souuerain, tantost il dit qu’il auoit demandé vne
Armée pour aller conquerir la Franche-Comté, à condition
de la tenir en Souueraineté, tantost qu’il auoit
demandé les places maritimes de Flandres auec vne pareille
condition, qu’il auoit eu dessein de faire Monsieur
le Prince de Conty Coadjuteur de l’Euesché de
Liege, tantost qu’il a pretendu au gouuernement de
Mets, lors qu’il a creu Monsieur de Schomberg en
quelque peril de sa vie, tantost qu’il a traitté auec l’Ambassadeur
de Monsieur le Duc de Mantoüe, pour acheter
la Principauté de Charleville, & qu’il a fait negotier
auec le sieur d’Aigueberre pour la recompense du
gouuernement du Mont-Olimpe.

 

Il faut de necessité que le desir de Souueraineté
n’aye pas esté bien violent, ou que ce dessein n’aye pas
esté bien auant dans son esprit, ayant cherché tant de
sortes d’establissement, & si differends les vns des
autres. Il s’en fust sans doute tenu à la conqueste de
la Franche-Comté pour restablir en sa personne les
puissances des Ducs de Bourgogne, & la pretension



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