Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : A_9_15.
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Ce n’est pas que M. le Prince pense par toutes ces
raisons à diminuer le prix de toutes les graces que feu
Monsieur son Pere a receuës de la bonté de la Reyne, il
proteste au contraire qu’il n’est pas possible d’en auoir
plus de recognoissance, il ne veut pas dire aussi que le
Gouuernement de Champagne fust le prix & la recompense
de la bataille de Rocroy, & qu’vn Prince du
Sang qui exposoit si librement sa vie pour la gloire de
l’Estat, & qui conqueroit des Prouinces entieres,
pouuoit bien en pretendre vn de son chef, que la
prise de Thionville, ses Conquestes d’Allemagne lors
que nos affaires y sembloient le plus desesperées,
apres la mort du Mareschal de Guebrian & la défaite
Doncourt, les trois combats de Fribourg, les plus
grands & les plus opiniastrés qui ayent iamais esté donnez,
où l’on a eu le plus besoin de la prudence, du
courage & de l’authorité d’vn Prince, qu’on vit cent
fois meslé l’espée à la main auec les ennemis, qui parut
à la teste de toute l’Infanterie, arrachant luy mesme
les Pieux des retranchemens, que nostre Caualerie
suiuit perçant les bataillons des troupes qui auparauant
auoient tousiours esté victorieuses, que ses trois
victoires remportées par trois iours consecutifs, la conseruation
de Brissac, qui sans cela tomboit entre les
mains de l’ennemy, la prise de Philisbourg & de tant
d’autres places sur le Rhin, la bataille de Norlinguin,
qui vengea l’affront de Mariental, & fit perir le plus
grand General qu’eussent les ennemis, les soins qu’il
prit à la campagne de Courtray, de bien executer les
ordres que Monsieur le Duc d’Orleans luy donnoit, la
diligence, & l’actiuité qu’il fit paroistre à la veuë d’vn
si grand General, le danger qu’il courut à la prise de
Mardik, le bon-heut qu’il eut, de faire reüssir les desseins
de son armée au rauitaillement de Courtray, la



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