Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : A_9_15.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 9 --

aupres du feu Roy, si la souueraine authorité qu’il
remit à la Reyne & qu’il auoit l’honneur de partager
auec elle, ne meritoit pas le don du Domaine de Chantilly
& de d’Aumartin, & si l’on a deu encore aujourd’huy
le reprocher & le mettre sur le compte de Monsieur
le Prince, mais puis que insensiblement l’Autheur
de la Lettre du Roy nous a iettez sur ce sujet ? ie
demande si le Cardinal Mazarin a peu emprunter l’authorité
de la Reyne pour emprisonner, pendant la minorité
du Roy, trois Princes, dont le premier ayant
succedé à tous les honneurs, titres & dignitez de feu
Monsieur son Pere, est par consequent Chef des Conseils
du Roy. Le second en qualité de Prince du Sang
est Conseiller n’ay, & appellé par sa naissance plustost
que par eslection, à toutes les deliberations importantes :
Et le troisiesme auoit esté choisi par le feu Roy, &
auoit obtenu vne Declaration particuliere pour estre
admis en qualité de Ministre necessaire dans le Conseil
souuerain, qu’il auoit luy mesme estably par sa Declaration.
Ie demande si ç’a esté l’intention de Monsieur
le Duc d’Orleans & de Monsieur le Prince, d’establir
l’authorité de la Reyne absoluë, & mesme contre
leurs personnes ? s’ils luy ont voulu ou pû donner
ce droit & ce Priuilege contre eux mesmes si Messieurs
les Princes du Sang qui sont Conseillers necessaires de
la Regence y sont soubmis, si le mesme Arrest du Parlement
qui confirme la Regence, ne les declare pas
aussi Lieutenans Generaux de l’Estat & chefs des Conseils,
si leurs fonctions n’est pas absolument necessaires,
quoy que subordonnée à vne puissance Superieure,
enfin si leur condition est si miserable que d’estre
exposée aux passions & aux vengeances d’vn Ministre
qui s’est emparé d’vne authorité, qui mesme pendant
la minorité a ses bornes & ses limites.

 



page précédent(e)

page suivant(e)