Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : A_9_15.
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& de la deference que luy rendoit ce grand Prince, mais
il eust esté de la prudence du Cardinal Mazarin d’obmettre
de parler de cette derniere obligation, puis que
cela l’engage de representer la reconnoissance que feu
Monsieur le Prince en eut, que des personnes moins
reconnoissantes que luy pourroient balancer auec les
graces & les faueurs qu’on luy reproche.

 

Il est forcé de representer en cét endroit la deference
que feu Monsieur le Prince eut pour la Reyne, & le
consentement qu’il apporta à changer les ordres que le
feu Roy auoit estably par sa Declaration, pour le gouuernement
de l’Estat pendant la Regence. Tout le
monde sçait qu’il auoit formé vn Conseil necessaire,
& qu’il partageoit tellement l’authorité entre ceux qui
auoient l’honneur d’y estre appellez, par le iugement
de ce grand Prince, qu’il n’y auoit que la pluralité des
suffrages qui deust faire passer les deliberations ; sa
naissance & sa capacité luy auoient donné la troisiesme
place, & l’on peut dire auec verité, que son merite,
son application & la cognoissance qu’il auoit des affaires
luy eussent donné le principal credit. Cependant
il renonça à tous les aduantages que luy donnoit cette
Declaration du Roy verifiée en Parlement, afin d’establir
l’authorité de la Regence, qui ne pouuoit passer
en la personne de la Reyne que par le consentement
qu’il y apporta, & en se relaschant d’vn droit qui
luy estoit acquis, ce que le Parlement recogneut si veritable,
qu’il l’en voulut remercier par la bouche de
Monsieur le premier President, & du sieur Talon Aduocat
du Roy, & reconnoistre sa generosité en le declarant
Chef des Conseils en l’absence de Monsieur le
Duc d’Orleans.

Ie laisse à iuger s’il ne s’aquitta pas en cette occasion
des bons offices que la Reyne luy auoit fait rendre



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