Anonyme [1652], RESPONSE A LA LETTRE DV ROY. Enuoyée à Nosseigneurs du Parlement de Roüen sur le sujet des presens mouuemens. , françaisRéférence RIM : M0_3368. Cote locale : B_19_10.
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de ladite ville, soit Curez ou autres Ecclesiastiques, soit
Officiers de toutes les Compagnies Souueraines, & autres de
tous les corps & quartiers de ladite ville. Mais au lieu de leur
laisser prendre librement leurs deliberations, Nostre Oncle
le Duc d’Orleans, le Prince de Condé & le Duc de Beaufort
s’y seroient rendus en personnes contre tout vsage & forme.
Et comme ils auroient veu que l’air de l’assemblée n’estoit
pas pour eux, & qu’elle alloit à establir la seureté de ladite ville
& du Parlement ; par le moyen de laquelle l’authorité qu’ils
y prenoient, & à l’instant mesme qu’ils en seroient sortis, ayãt
fait connoistre le mescontentement qu’ils en auoient, ledit
Hostel de ville auoit esté inuesty & attaqué par grand nombre
de gens en armes, les vns de la populace gagnez à prix d’argent,
les autres iusques au nombre de douze cens tirez des
Trouppes desdits Princes, & commandez par des Officiers
qui estoient déguisez, y en ayant eu quelques-vns de tuez de
qui les corps ont esté reconnus ; quoy que tous ceux desdites
Trouppes, ayent eu grand soin de traisner les morts des leurs
dans la Riuiere de Seine, de crainte qu’estans descouuerts ils
ne seruissent à la conuiction des autheurs & coupables d’vn
tel crime. Cependant les seditieux & assassins auroient fait
plusieurs descharges de mousquets & autres armes à feu sur
l’Hostel de ville, auroient brûlé les portes pour forcer ceux
qui estoient dedans, lesquels se seroient tous preparez comme
à vne mort certaine, quoy que nostre Cousin le Mareschal
de l’Hospital Gouuerneur de nostredite ville se fust mis
en estat de se deffendre, & eust pris resolution de se faire iour
au trauers de ces gens apostez, auec l’assistance de ses Gardes,
& de quelques Bourgeois qui estoient en volonté de les seconder,
ayant mesme esté fait quelques descharges par son
ordre pour empescher l’incendie des portes de leur entrée
dans ledit Hostel de Ville. Et comme quelques-vns des principaux
Officiers & Conseillers de ladite ville sortoient dudit
Hostel pensant que ce fust vne simple sedition, & qu’ils pouuoient
la passer par leur credit, ou du moins sauuer leur vie &
celle des autres ; Il y auroit eu vn Maistre des Requestes ordinaire
de nostre Hostel, vn Conseiller de nostredite Cour, vn
Maistre des Comptes, & quelques Bourgeois tuez ou blessez,


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