Anonyme [1652], RESPONSE A LA LETTRE DV ROY. Enuoyée à Nosseigneurs du Parlement de Roüen sur le sujet des presens mouuemens. , françaisRéférence RIM : M0_3368. Cote locale : B_19_10.
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LETTRE DV ROY ENVOYEE A NOSSEIGNEURS
du Parlement de Roüen ; sur le suiet des
presens mouuemens.

DE PAR LE ROY.

Nos Amez & Feaux, Vous aurez connu par nos precedentes
dépesches & par ce qui s’est passé dans le public
depuis que le Prince de Condé a esté receu en nostre
Cour de Parlement, & en nostre bonne ville de Paris, au preiudice
de nostre Declaration publiée contre luy ; comme les
Ennemis declarez de cette Couronne & Rebelles joints auec
eux, faisoient tous les efforts pour attirer la guerre dans le
cœur de nostre Estat pour l’y rendre perpetuelle, & pour l’affoiblir
de telle sorte qu’ils le peussent partager : Et comme
pour y paruenir ils employent toutes sortes d’artifices, afin
d’aneantir nostre authorité dans la premiere Campagne, &
dans la capitale Ville de nostre Royaume, & pour les engager
dans leur faction. Vous aurez aussi obserué comme pour nous
y opposer, Nous nous estions auancez en nos Prouinces de deça
auec nos principales forces ; mais leurs desseins d’assuiettir
nostredite Cour de Parlement, & nostredite ville de Paris à
leurs volontez, n’auoient point encores paru si manifestement
qu’ils ont fait depuis quelques iours. Et bien que les
choses qui se sont passées venans à vostre connoissance, Nous
ne doutions pas que vous ne les ayez en horreur, & ne sçachiez
bien vous garentir de leurs mauuaises suites par vostre propre
lumiere & fidelité : Neantmoins afin que la verité ne puisse
vous estre cachée ou déguisée, Nous auons bien voulu vous
faire sçauoir comme les Princes qui sont dans nostre dire ville
en ayant fait approcher leurs forces & celles des Espagnols
qui les assistent, les faisans loger à Sainct Cloud, Suraine, &
autres lieux des enuirons de nostre dite ville, pendant que nous
faisons tout nostre possible pour en tenir les nostres esloignées,
suiuant les instances qui en auoient esté faites ; Nous



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