Anonyme [1649], REQVESTE PRESENTEE A MONSEIGNEVR LE PRINCE PAR LES VIGNERONS DE SON GOVVERNEMENT. DE BOVRGONGNE. En vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_3501. Cote locale : C_8_55.
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Afin que la Dame bourgeoise,
Plus que son sire Ian-matoise,
En chaufast sa fesse à loisir,
Selon qu’elle en auroit desir ;
Et qu’Alizon la harangere,
Plus méchante qu’vne megere
Le couuast dedans son baquet
Le soufflant souuent d’vn gros pet ;
Qu’aussi sa voisine Louyse
En bruslât souuent sa chemise,
En ayant tout plain vn chaudron
Pour cuire & croquer le maron ;
Que toutes marquassent leur cuisse
Prés l’endroit d’où la femme pisse
De maint & de maint maquereau
Qui dure iusqu’au renouueau :
Qu’aussi nôtre main liberale
Dessous l’authorité royale,
Luy payoit toûiours promptement
Son plat & son appointement :
Que ce Prince estoit politique,
Qu’il sçauoit mesmes la pratique,
Qu’il estimoit les Parlements,
Qu’il calmoit les souleuements,
Qu’il estoit deuot à l’Eglise
Où S. Pierre a sa chaire mise ;
Qu’il aymoit les Religieux,
Et faisoit des actes pieux ;
Qu’il ne vuidoit point leur besace
Qu’il aymoit la Dame Fricace,
Qui faisoit bien les saupiquets,
Qu’il haissoit les affiquets,
Et toutes les femmes infames,
Qu’il prisoit les honnestes Dames,
Que sans iurer ie nom de Dieu,
Il iuroit seulement mebieu,
Qu’il payoit toûiours le salaire,
Et mesmes son Apothicaire

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