Anonyme [1649], REQVESTE PRESENTEE A MONSEIGNEVR LE PRINCE PAR LES VIGNERONS DE SON GOVVERNEMENT. DE BOVRGONGNE. En vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_3501. Cote locale : C_8_55.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 7 --


Que l’Estranger ne vient en France,
Que pour augmenter sa cheuance,
Témoin les hupez Polonois,
Qui font pis qu’vn voleur ez bois ;
Que de peur la fille à Cardine,
Les voyant a fait sa gesine,
Que les Belges ; & les Marans
Tiennent Paris dessus les rangs,
Disans que l’on pille son Isle,
Au lieu d’aller prendre Aire & l’Isle.
Que les dogues cruels d’Anglois,
Ne craignent d’irriter les Rois,
Ayans d’vne main sanguinaire
Meurtry leur Roy si debonnaire :
Que tous les Princes Estrangers
Redoutent de pareils dangers,
Que c’est au puissant Roy de France
De les tenir en asseurance,
Luy qui tient les cœurs pour certain
De tous ses subiezs en sa main :
Qu’icy l’on parle tout de mesme,
Et que Paris a le teint blesme
De voir ieûner tous ses enfans
Par le moyen des Partisans,
Partisans de sac & de corde,
Lesquels ont semé la discorde,
Peur de monter les échelons
De cett’échelle à reculons
Qu’on dresse contre vne potence,
Priuilege de leur naissance :
Que l’vsure auecque le prest
Ruine tout par l’interest ;
Qu’au lieu de voler nôtre maille,
Qu’il faut que l’Estranger s’en aille,
Sur tout le traistre Sicilien
Qui iamais ne nous fit du bien ;
Qu’il a causé tant de vezardes,
Qu’il luy faut donner des nazardes :

page précédent(e)

page suivant(e)