Anonyme [1649], REQVESTE ET REMONSTRANCE ADDRESSÉES PAR LE PARLEMENT DE DIION A MONSIEVR LE PRINCE à son arriuée en Bourgogne. , françaisRéférence RIM : M0_3498. Cote locale : A_8_52.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

Royalle estant d’institution Diuine, quoy que plusieurs
Rois ne soient que de celle des hommes, ces caracteres
de la Majesté de Dieu qu’ils portent auec tant d’éclat,
exige necessairement de leurs Sujets, Vassaux, & Princes
inferieurs, des respects conformes à cette grandeur. Vos
dernieres actions, & cette guerre ciuile que vostre espée
auoit forgée, font voir clairement que vous auez manqué
en ce poinct ; car vous n’auez pas rendu l’honneur que vous
deuez au Roy, lors que vous auez voulu ébranler sa Couronne,
& faire perdre la vie à ses tres-fideles sujets de Paris.

 

LEÇON II.

La seconde Leçon contient l’obeïssance que l’on doit
au Roy, non pas aueugle, mais conformément aux Loix de
Dieu, aux Regles de l’Euangile & de l’Eglise Catholique,
Apostolique & Romaine. Car comme les Rois sont des
Lieutenants de Dieu pour la conduite des hommes, c’est
de luy & non pas d’eux mesmes qu’ils doiuent prendre les
Loix & les Ordonnances necessaires pour leur conseruation.
Et comme l’ame est plus precieuse que le corps, &
l’interest du salut preferable à celuy de la fortune, les maximes
de la Religion doiuent estre les regles de celle de la
Politique ; si bien que tant que les Rois commandent des
choses qui ne choquent pas le salut, les Sujets sont tenus
d’obeyr : mais deslors qu’ils passent les bornes, Saint Pierre
nous apprend la response que nous deuons faire, Qu’il n’y a
point d’apparence de rendre de l’obeïssance aux hommes au preiudice
de celle que nous deuons à Dieu : D’où resulte que vous auez
tort d’appeller les Peuples de Paris desobeïssants, puis
qu’il a tousiours obey au Roy selon les ordres de la saincte
Escriture.

LEÇON III.

Cette obeïssance & ces respects que nous deuons aux
Rois, n’obligent point les peuples à l’endroit du conseil des
Ministres & des Fauoris ; car c’est vne Theologie inconnuë
à l’Antiquité, qu’on nous a voulu faire passer depuis quelques



page précédent(e)

page suivant(e)