Anonyme [1649 [?]], REQVESTE DV DVC DE VANDOSME AV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3496. Cote locale : B_9_13.
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esté pres de trois semaines, me dit que Chaban, lequel m’auoit
veu auparauant qu’il l’eut pû voir, luy auoit fait deffenses
de la part de Vostre Majesté d’acheuer ledit mariage : ie luy dis
là dessus que cela estoit contraire à la premiere permission qu’il
vous auoit pleu nous en donner, conditionnée à ce que Belisle
luy fust reserué, ie le priay de me monstrer ce commandement,
afin que nous n’en parlassions iamais il me dit que c’estoit vne
deffense verballe & non par escrit ; ie luy respondis que ie m’estonnois
que Chaban ne m’eust donc fait le mesme commandement,
que ie luy donnois six mois pour me faire les mesmes
deffenses, autrement que c’estoit vne deffense qu’il cherchoit.
Au bout duquel temps le pressant & voyant que de la part de
Vostre Majesté ie ne receuois nul ordre là dessus, il me dit, prenez
Belisle & i’acheueray le mariage : ie m’en excusay sur la defense
que vous m’en auiez faite, de laquelle estoit de sa connoissance :
il me demanda encore six mois que ie luy accorday.
Et sur ce que l’on m’a demandé de la part de Vostre Majesté si
ie n’auois nulle connoissance des broüilleries dernieres de la
Cour, ie luy ay respondu que cette affaire m’estoit absolument
inconneuë : bien estoit-il vray que mon frere m’escriuit il y a
vn an maintenant, qu’on trauailloit au mariage de Monsieur,
& qu’il falloit faire toutes sortes d’efforts pour l’empescher : surquoy
ie luy fis response que ie le priois de ne se mesler point de
cette affaire en laquelle il n’y auoit que perte pour ceux qui s’en
mesleroient, & que pour moy ie m’estimois heureux d’estre
esloigné de la Cour pour les broüilleries que ie pensois qui y arrieroient :
Et lors que mon frere vint à Nantes, ie luy demanday
le sujet de la prise du Mareschal d’Ornano, il me dit que cét
homme estoit insatiable d’argent, & ie n’en sceus tirer autre
chose. De là passant auec luy à la communication de diuers aduis
& en grand nombre que i’auois receus que l’on m’arresteroit
prisonnier si i’allois à la Cour, il me dit, mon frere il n’y a rien à
craindre, car Monsieur le Comte ne viendra pas au voyage, il
fera bien mine d’y aller, enuoyant son train iusques à Orleans,
de là il le renuoiera querir sous pretexte de maladie ou autre excuse :
& que Monsieur le Comte ne venant point, il n’y auoit
rien à craindre, parce que l’on ne prendroit personne qu’on ne
prist tout emsemble. Cette raison ne me satisfaisoit point, mais


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