Anonyme [1649 [?]], REQVESTE DES PROVINCES ET DES VILLES de France, A NOSSEIGNEVRS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3492. Cote locale : C_9_69.
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d’ambition & d’auarice, à la foûle des pauures subjets
du Roy, & au mespris de vostre Compagnie : Il leur
fâchoit d’auoir des Controlleurs de leurs actions si seueres
que vous ; & ils ont bien creu qu’il ne leur seroit
pas facile de voler les Finances du Royaume, & establir
leur tyrannique domination tandis qu’il vous resteroit
quelque authorité, & que la France vous considereroit
comme les veritables peres de ses Peuples ;
C’est pourquoy ils se sont voulu tout d’vn plein saut
tirer de cette voye ordinaire, & comme ils disent, se
mettre hors de page, en s’exemptans de faire verifier
les Edits du Prince, dans la pleine liberté de vos opinions.

 

Nous auons ressenty les pernicieux effets de cette
nouueauté que vostre longue tolerance rendoit tous
les iours plus insupportable : Il n’y a point d’inuentions
dont l’on ne se soit aduisé pour épuiser nos bources :
l’on a leué des millions infinis sur des simples Arrests
du Conseil : l’on a veu les Prouinces couuertes
de Fuzeliers, pour exiger ces droicts iniustes ; & les Intendans
ont ruiné les Eslections entieres, par cette
seule façon de contraindre : Les habitans des Villes
n’estoient pas plus heureux que les païsans de la Campagne ;
& l’on a veu les plus aisez reduits ces derniers
iours, à se tenir cachés, pour se garentir des horreurs
de la prison, dont ils estoient à toute heure menassez ;
& à la fin, il est à croire que cette barbarie eust esté
plus loin, & que l’on eust ordonné la peine des galeres
contre ceux qui n’auoient plus dequoy se rachepter.



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