Anonyme [1649 [?]], REQVESTE DES PROVINCES ET DES VILLES de France, A NOSSEIGNEVRS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3492. Cote locale : C_9_69.
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au dessus de celle qu’il a receuë de ses glorieux Ancestres ;
Quand vn âge plus aduancé luy aura donné la
connoissance des loix, & de la forme du gouuernement
que Dieu luy a commis, il apprendra qu’il a la
conduite d’vn peuple libre sur lequel il doit regner
plus par l’amour, & par la douceur de la Iustice, que
par la terreur de ses forces, & que ses peres ont fait
gloire de se pouuoir dire Roys des François, plustost
que de la terre qu’ils habitent, parce qu’ils ont creu
que la veritable grandeur des Souuerains, estoit de regner
dans les cœurs de leurs subjets, dont ils se sont
tousiours acquis les affections par la moderation de
leurs regnes.

 

Il apprendra encore que son authorité n’est pas vne
forte puissance, de faire, & de commander des choses
de son Royaume à son plaisir. Qu’il n’a point le pouuoir
de faire mourir vn seul de ses subjets, qu’il ne soit
trouué coupable dans les formes de la Iustice. Qu’il
n’a point non plus puissance sur nos biens, pour les
oster des vns, & en gratifier les autres, selon son inclination
ou au caprice de ses Fauoris, Et enfin, qu’il est
estably de Dieu pour la conseruation de ses peuples,
ausquels il est donné pour garentir leurs biens & leurs
vies, contre la violence de ceux qui leur voudroient
nuire ; C’est le noble employ de nos Rois, qui ne doiuent
pas s’imaginer que les peuples soient faits pour
leur propre grandeur, & pour leur seruir de joüet dans
le déreglement de leurs passions ; mais qu’ils doiuent
sçauoir qu’ils sont responsables des miseres & des
souffrances de leurs subjets qui viennent du deffaut



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