Anonyme [1650], REQVESTE DE MADAME LA PRINCESSE A MESSIEVRS DE PARLEMENT de Bourdeaux, POVR LA SEVRETE DE SA personne, & de celle de Monsieur le Duc d’Anguien. , françaisRéférence RIM : M0_3474. Cote locale : A_9_21.
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interests, & à sa vengeance, veut establir sa tyrannie sur la
ruine d’vne Maison, qui a tant de fois empesché celle du
Royaume, & par la perte du premier Prince du Sang qui a
par tant d’exploits soustenu & augmenté la gloire de la
Couronne, dont vous auez si souuent rendu graces à Dieu
par des prieres publiques & solemnelles. Et attendu que
le mesme Arrest qui a rendu le Testament de Louvs XIII.
de glorieuse memoire, inutil pour donner la Regence à la
Reyne, a fait Monsieur le Prince par son merite & par sa
naissance Conseiller necessaire de la Regence, comme
vos registres en font foy, qu’il n’est pas raisonnable que le
Conseil du Roy demeure plus long temps sans ce Chef,
lequel y a si dignement presidé en l’absence de Monsieur
le Duc d’Orleans, & qu’il est trop preiudiciable au seruice
de sa Maiesté, & à la grandeur de l’Estat, que les Armées
demeurent priuées de celuy qui les a faites triompher autant
de fois qu’il les a faites combatre, & tout cela par le
seul interest du Cardinal Mazarin nay suiet du Roy d’Espagne,
ennemy de l’Estat, Perturbateur du repos public,
declare tel par Arrest du Parlement de Paris du 9. Ianuier
1649. authorisé par le consentement vniuersel des peuples,
& que la Declaration du mois d’Octobre 1648. qui a
tant cousté de peines & de soins à toutes les Compagnies
Souueraines, est violée en la personne de mondit Sieur le
Prince, & de mesdits Sieurs les Prince de Conty & Duc
de Longueville ; Il vous plaise authoriser la suppliante, attendu
qu’elle ne peut l’estre par Monsieur le Prince son
Mary, pour se pourueoir & prendre sur le contenu en la
presente Requeste, & autres affaires de Iustice, telle conclusion
qu’il appartiendra ; & cependant que sa personne,
celle de Monsieur le Duc d’Anguien son fils, & tous les
siens, seront mis en la sauuegarde du Roy & protection de
la Cour, auec deffences d’attenter à leurs personnes directement
ou indirectement, & ferez bien.

 

FIN.



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