Anonyme [1651 [?]], REPONSE AV LIBELLE INTITVLE LE FRANC-BOVRGEOIS. , français, latinRéférence RIM : M0_3378. Cote locale : B_17_3.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 13 --

en seureté, & c’est vne chose ridicule d’imputer à vne brauade
vne promenade qui ne se fit que par vn pur hazard ;
Monsieur le Prince ne creut pas en cette occasion deuoir
s’enfuir & comme vn Criminel éuiter la presence du Roy,
au contraire il creut que la bien seance & son deuoir l’obligeoient
de demeurer de peur que ses ennemis ne donnassent
à sa retraitte vne interpretation aussi desauantageuse
qu’à toutes les autres actions de sa vie.

 

Le Secretaire du Mazarin acheue son Libelle en disant
que le Roy sera bien tost Majeur & qu’il ne faut plus que
les peuples prennent part aux choses qui se passeront que
pour aider à sa Majesté à faire Iustice & a chastier ceux qui
luy desobeïssent.

Si les mouuements de la passion de cét autheur étoient
suiuis l’heureuse iournée de la Majorité du Roy, seroit vne
iournée d’horreur & dépouuante, son Thrône seroit continuellement
enuironné d’éclairs & de foudres, & la clemence
seroit perpetuellement bannie de sa Cour, l’ostracisme
y seroit plus seuere pour la vertu qu’il ne le fut iamais
dans Athenes & parce qu’il appelle desobeïssances toutes
les genereuses oppositions que l’on a faites aux iniustes
violences du Cardinal Mazarin, tous ceux qui pleins d’affection
pour le bien public ont trauaillé a la perte d’vn
ministre si indigne seroient proscrits & chastiés comme
des Criminels des Rebelles & des Scelerats. Mais les
bonnes inclinations du Roy sont trop connuës à la France,
& Dieu qui tient dans ses mains le cœur des Roys & qui
leur donne les lumieres necessaires pour Gouuerner les
Peuples qu’ils a soumis a leur conduitte luy donnera de
plus iustes inspirations & plus auantageuses à la fidelité
de ses sujets contre lesquels on luy a voulu donner tant de
fois de mauuaises impressions, & bien loing d’apprehender
les maudites predictions de l’Emissance du Mazarin,
nous deuons dire ce que le Prophete disoit quand il parloit



page précédent(e)

page suivant(e)