moy, de ne vouloir pas noircir la renommée de
vos illustres & heroiques [illisible]nations, en le souffrant dauantage
dans la France.

Si ces veritez, Madame, & ces prieres ne vous
touchent point, du moins que les exemples que
ie viens d’alleguer, vous touchent : c’est vn miroir
que vous auez deuant vos yeux qui ne vous trompera
pont, c’est vn tableau dont vous deuez
prendre la copie, enfin c’est vn chemin que vous
deuez euiter, de crainte que ses abysmes ne vous
surprennent, & que vous ne tombiez dans ses precipices.
Toute la France ayme son Roy, il est vostre
Fils, & cette qualité vous fait part de leur affection
& de leur zele, Mais prenez garde d’en abuser, Madame,
& monstrés vous plus affectionnée pour eux,
que vous n’auez fait ces iours passés. Ie n’oserois
vous dire que cet insolent Ministre que vous souffrez
aupres du Roy, a vsé trop tiranniquement
du pouuoir que vous luy auez donné, & que le peuple
apres auoir souffert iusques à l’extremité, ne
peut plus souffrir sa tyrannie, & veut en secoüer le
ioug : Que si vostre Maiesté se resout de le proteger,
souffrez que ie luy die, que cela poura alterer les bõs
sentimens qu’on a pour elle, & qu’elle sera la cause
de la perte de tant de personnes, dont elle pourra
respondre vn iour deuant le Tribunal de celuy qui
nous rendra tous egaux auec les peuples, & qui
dispose quand il luy plaist, des Sceptres & des