en vos affaires : quand ie dix la voix du peuple, ie parle
du Clergé où sont les plus sages & sçauans de France
de la Noblesse, d’où d’espend la force : du tiers Estat,
entremeslé d’vn si grand nombre de gens de vertu & de
sçauoir que rien plus.

Eglises.

CE n’est pas tout que d’auoir pourueu à l’vnion des
grands, il est à craindre que Dieu ne lasche la bride à
sa fureur, se sentant extremément irrité & prouoqué contre
nous, pour les grands abus & maluersations qui se
commettent tant au ministere de l’Eglise, qu’en l’administration
de la Iustice. Pour l’appaiser & destourner, nommez
aux prelatures personnages de doctrine & sainte vie,
qui facent selon le deu de leurs charges & Edicts du Roy,
residence ordinaire sur leurs benefices, pour l’edification
de tout le peuple. Car il n’y a rien qui esmeuue tant le
courroux de Dieu, que de voir ses Eglises profanées &
& tombées en la main de ceux qui sont voüez au seruice du
Prince temporel, & non du spirituél. Toutesfois & quantes
qu’il s’est pratiqué, ç’a esté vn certain pronostic de l’alteration
& changement d’vn Estat, & de l’infortune & disgrace
de ceux qui licentieusement en abuserent, les affaires
desquels allerent de là en auant en decadence, iusques au
dernier soupir de leurs vie.

Iustice.

Pouruoyez aux offices de personnes de sçauoir, merite
& de preud’hommie, qui soient recogneus gens
vertueux, amateurs, du public, non sujets à l’auarice. Ne
faites rien contre la Iustice, ostez les abus qui se font par
faueur & surprise aux Euocations & Abolitions, faites garder
les ordonnances Royaux de poinct en poinct, sans y
contreuenir, & laissez aux procez les formes ordinaires,