Anonyme [1649], REMONSTRANCE A LA REINE SVR LES ABVS DES INTENDANS DE IVSTICE, ET DE LA CRVAVTÉ De l’Exaction DES DENIERS ROYAVX à Main armée. , françaisRéférence RIM : M0_3291. Cote locale : A_8_31.
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vouloir faire rendre nos charges qu’elle nous oste sans le
sçauoir ; & dont presque toutes les fonctions nous sont
ravies sous l’authorité de son nom, pat les continuelles
entreprise qui se font de tous costez sur tout ce qui est de
nôtre Iurisdiction.

 

Nous luy dirions que les Intendans des Provinces prenent
tous les iours connoissance des Aydes, Tailles, &
Gabelles, qui sont la matiere essentielle de nôtre établissement ;
Qu’ils font à leur fantaisie des Reglemens
de tres pernicieuse conséquence sur ce sujet, & les exécutent
à main armée sans laisser à vos pauvres sujets le
remede, ny le temps de l’apel ; Qu’en vn mot chacun d’eux
fait chez luy vne nouvelle Cour des Aydes, separée &
ennemye de la nostre ; Et que de mesmes au Conseil &
Requestes de vôtre Hostel on prend à tout moment cognoissance
des Edicts verifiez en nôtre Compagnie.

Nous y adjoûterions que si ces dangereuses nouveautez
continuent & sont authorisées, Il ne nous reste plus
de nos Offices qu’vn vain nom de Magistrats, & qu’vn
faux tiltre d’honneur qui nous des-honore ; puis qu’il rend
désormais jnvtile & mesprisable entre nos mains cette
partie de l’authorité Royalle, qui nous a esté commise.

Enfin nous representerions à vostre Majesté que ny la
conduitte, que nous auons tenuë à vous rendre dans les
occurences toutes les marques de respect, que nostre conscience
nous a pû permettre, ne nous a pû faire meriter
ces mauuais traittemens ny on ne peut les colorer de quelque
apparence d’avantage, qui en revienne à vostre Majesté,
où à l’Estat, où l’impossibilité d y trouver quelque
remede, puisque pour nous faire Iustice en restablissant
les choses en leur premiere & naturelle assiette, & pour arrester
les desordres qui tourne à la ruine entiere du peuple,
sans apporter aucun secours aux affaires du Roy, vne parolle
de vostre Majesté sera plus pussiante, que n’est chez les
Poëtes celle de Neptune pour appaiser les tempestes.



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