Anonyme [1649], REMERCIMENT DE PARIS A MONSEIGNEVR LE DVC DORLEANS, POVR LE RETOVR DV ROY ET DE LA REYNE. , françaisRéférence RIM : M0_3275. Cote locale : C_8_47.
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Pour vous la pouuoir faire icy
Au lieu d’vn commun grand mercy ?
Ah que n’ay-ie à ma fantaisie
Des mots choisis tout d’Ambrosie,
De Nectar, ou plus doux encor,
Et des vers tout de soye & d’or ?
Ie vous ferois voir sans machine,
Pourtant à façon de la Chine,
Vne piece de cent Couleurs,
Auec toutes les belles Fleurs,
I’entens les Fleurs de l’Eloquence,
Qui sont les plus de Consequence :
Et vous peindrois mon sentiment
Auec vn ioly Compliment.
Mais où tend ce discours friuole ?
Faut-il auec quelque parole
Payer vn si rare Bien-fait,
Et l’honneur que vous m’auez fait ?
Non, non, pour cette grace extrême
Ie me dois tout à vous moy-même,
Et m’offre autant que ie le puis
Tout Grand & Gros comme ie suis ;
Ie me donne à vous sans reserue :
Monseigneur que Dieu vous conserue,
Pour m’auoir si fort obligé,
Moy qui fus tousiours affligé,
Depuis sept mois & dauantage
Que ie perdis cét aduantage
De posseder mon Roy charmant
Qu’on me prit helas en dormant.
Quoy ! sept mois sans mõ cher Monarque ?
Comment donc conduire ma barque
Parmy l’horreur de tant de flots ?
I’auois assez de Matelots,

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