Anonyme [1649], REMERCIMENT DE PARIS A MONSEIGNEVR LE DVC DORLEANS, POVR LE RETOVR DV ROY ET DE LA REYNE. , françaisRéférence RIM : M0_3275. Cote locale : C_8_47.
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Auant le temps de la misere
Faisoient depuis fort triste chere,
Chacun mangeoit son petit fait ;
Et beaucoup d’enfans de Iafet
Qui n’auoient pas la panse pleine,
Apprenoient à tirer la laine
Pour auoir dequoy se saouler
Au hazard de mourir en l’air.
Voila la miserable vie
Dont ie n’auois aucune enuie,
Mais qu’on a faite malgré moy
Depuis l’éloignement du Roy.
Pendant sept mois ; O Dieu ! quel terme ?
Comment pouuoir demeurer ferme
Sans m’ébranler de tout costé
Dans vne telle aduersité ?

 

 


En fin, en fin, Prince adorable,
Par vne bonté fauorable
Vous auez finy mes malheurs,
Vous auez essuyé mes pleurs,>
Vous m’auez rendu mon Pilote,
Ie ne crains plus que ma Nef flote,
Elle est à l’abry de tout vent
Bien plus seure qu’auparauant :
Ie me mocque de la tempeste,
Vous m’auez redonné ma teste
Pour rétablir les doux accords
Qui font agir vn si grand Corps,
Et conseruent chaque partie
Dans vne belle sympathie.
Vous m’auez par vostre Conseil
Rendu l’Aurore & le Soleil ;
Ouy cette rauissante Aurore,
Que de bon cœur i’aime & i’honore,

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