Anonyme [1649], REMERCIMENT AV ROY, PAR MESSIERS LES ADVOCATS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3286. Cote locale : C_9_35.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 12 --

le long du fleuue Phaso, qu’en tout autre climat. Mais
quoy ? Il falloit que ce mal durast iusques à vous, pour
accroistre vos honneurs par le remede. Ie dy hardiment,
auec verité, que vous deschargez vostre peuple
d’vn gros tribut, & du pronosticq d’vn grand mal
que luy pourroit causer ce desordre. On a veu autrefois
arriuer de grandes choses par le moyen de petits
animaux, dont on ne tenoit compte. Marcus Varro,
dict que les Connils firent ruiner vne ville d’Espagne
par leurs Clapiers. Et que les Taupes en firent autant
en Thumenestie. En France, ce dict Pline, toute vne
ville fut contrainte ceder, & faire place aux grenoüilles.

 

Ie respondray vn mot à leurs plaintes. S’il est ainsi
qu’anciennement on ne les cognoissoit point, & que
les Aduocats estoient en honneur, surquoy se fondent-ils ?
Il y a plus de quinze cens ans, qu’ils estoient
bien receus en France. Et pour le faire voir à vostre
Majesté, Iuuenal parle ainsi en sa septiesme Satyre.

 


Qui escoute Basile encor que bien disant ?
Qu’il se retire en France, ou plustost en Affrique,
Nourrice d’Aduocats, s’il veut de la practique.

 

Ceste corruption estoit chez les Romains, de son
temps, qu’il ne faisoient estat & n’employoient vn
Aduocat, s’il n’estoit riche, suiuy d’vn grand nombre
d’Esclaues, & magnifiquement vestu. Ceux donc



page précédent(e)

page suivant(e)