Anonyme [1649], REMERCIMENT AV ROY, PAR MESSIERS LES ADVOCATS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3286. Cote locale : C_9_35.
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sçache la raison ; elle me permettra de marquer en ce
lieu, (encor que tout ce que dessus y tend) ce qui la
doit auoir meuë principallement, auec son Conseil,
à donner ce sainct Arrest de permission, & d’executer
ce que le feu Roy Charles IX. auoit heureusement
estably en plains Estats d’Orleans, pour le soulagement
des parties ; Se sont les propres termes de l’ordonnance :
tirez de ceste consideration, que ce qui se peut faire
par le ministere d’vne seule personne, est bien plus
prompt, & de moindre despence, que s’il faut passer
par les mains de deux. Or est il, qu’en cas d’option, il
faut retenir les Aduocats, comme plus capables, &
ne faire pas comme les derniers Grecs, qui estimerent
plus les Arts mechaniques que les lettres ; Et de faict
que les Estyeiens & Orites dedierent en leur Theatre
la statuë d’Airain de Theodorus, Sculpteur d’Eschets :
Et les Thebains le simulachre du Chantre Cleon, &
laisserent là Pindar, leur honneur, sans honneur. Les
Aduocats sont en possession de tout temps, de manier
les affaires de la Iustice : ce sont ses enfans tres-chers,
qu’elle auoit exposez, à la mercy-d’vne sorte de gens,
qui se sont depuis quarante ou cinquante ans au plus,
glissez au bareau. Premierement, en solliciteurs, &
puis ils ont peu à peu chargé la longue robe (propre
habit des gens de lettres) de sorte qu’on ne les recognoist
plus d’auec les Aduocats. Encor s’ils se contentoient
d’auoir pris leur habit, sans vsurper leur mestier.
Mais auiourd’huy ils tiennent les Bailliages par tout le


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