Anonyme [1649], REMERCIMENT AV ROY, PAR MESSIERS LES ADVOCATS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3286. Cote locale : C_9_35.
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& que d’oster le prix aux estudes mesmes, qui seroient
delaissées, si cela auoit lieu, comme moins honorables)
Vacquer aux lettres pour plaisir, & n’auoir autre
but que le contentement & la renommée ; cela est bon
pour les grands Signeurs, qui sont nez riches, comme
Lucian qui faisoit de si beaux vers en ses jardins, Dieu
mercy, qu’il n’auoit que ce seul pensement ; au lieu que
la pluspart des Poëtes de son aage, comme ces pauures
Artisans, estoient contraints de haster leurs ouurages,
pour les vendre aux Theatres. Cela sied encor mieux
à ceux de vostre qualité, comme à Alexandre qui se
fascha contre son Maistre, de ce qu’il auoit mis en lumiere
quelques liures de la Physique, qu’il luy auoit
interpretez particulierement, & luy mande par la lettre
qu’il luy escrit sur ce sujet ; qu’il veut bien qu’il sçache,
qu’il n’est pas moins desireux, & jaloux d’acquerir
la reputation d’auoir esté sçauant, que vaillant. Mais
pour des hõmes priuez, de basse fortune, tels que nous
sommes, la pluspart, ce seroit vne vanité, & presomption
insupportable, si cõtents d’estre mõstrez au doigt,
nous ne cherchions le profit necessaire à nostre entretient,
& celuy de nos enfans. Ie parle d’enfans, pour ce
que les choses estoient reduites à ce point, que sans vostre
Royale prouidence, on n’en vouloit plus faire estudier
vn seul. Comme aussi seroit vne pauure ambition,
d’esleuer des enfans de bon lieu auec beaucoup de
despence, pour en faire des Charlatans.

 

Encor que vostre Maiesté, ne face rien, qu’elle n’en



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