Anonyme [1649], REMERCIMENT AV ROY, PAR MESSIERS LES ADVOCATS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3286. Cote locale : C_9_35.
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iouëur de Cithre, dict vn iour à Chrysogonus qui
se promettoit deuenir riche pour ce qu’il auoit deux
fils. L’vn d’eux, disoit-il, sera maistre de Musique ; l’autre
iouëur de Flutes. Encor luy dict Stratonicus, pour
venir à bout de ton dessein, tu as besoin d’vne chose. Et
de quelle ? luy dict l’autre ; du Theatre pour les escouter.
Aussi quelque calcul que vous faciez, Peres ambitieux,
du bien & de l’honneur de vos enfans, que vous
esleuez à ceste noble vacation : vous auez besoin des
Procureurs. Que si la nature leur a dõné trop de courage,
comme à moy, il faudra changer de mestier, apres
auoir mangé leur patrimoine. Comme Epicure dict en
quelque lieu d’Aristote, qu’apres auoir dissipé le sien,
il alla à la guerre ; & voyant qu’il ne proffitoit encor
rien là, se mit à vendre des medicamens ; & puis voyant
l’Eschole de Platon ouuerte y alla, où il apprit beaucoup.

 

SIRE, sans le benefice de vostre Arrest, les lettres
estoient perduës. La place n’estoit plus tenable, il falloit
ceder à l’ignorance : car quelle apparence y a-il
d’aymer vn trauail ingrat, & s’exercer à vn Art difficile,
mal plaisant, & voir apres ceux qui n’y ont fait aucun
apprentissage, en recueillir les fruicts & la recompence ?
Sullius & Conssutianus Senateurs Romains, du
temps de Tybere, pour empescher l’establissement de
la Loy Titia, qui defendoit aux Aduocats de prendre
aucune chose pour plaider, sceurent bien remonstrer,
(Que l’Eloquence ne s’acqueroit pas à si bon marché,



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