Anonyme [1649], REMERCIMENT AV ROY, PAR MESSIERS LES ADVOCATS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3286. Cote locale : C_9_35.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 7 --

si vn ieune Aduocat qui n’a pas encor pris pied és affaires,
refuse, ou faict difficulté de se charger de quelque
cause qui luy apportent, les voilà estrangez, & Dieu
sçait quel leure il faudra pour les rappeller. Les Iuges
sont quasi en mesme seruitude, mais ils ne sont pas à
plaindre, puis qu’ils l’endurent.

 

Ie reuiens aux Aduocats, quand passans par dessus
ceste forte consideration de la vie, ils feroient des merueilles,
se portans vertueusement au bien & à la verité
en leurs conseils, ce seroit en vain : car les Procureurs
qui ont les leurs à part ne feront tousiours que ce que
bon leur semblera. Tellement qu’il faut dire en matiere
de procés, ce que le Prince des Medecins Hypocrate
dict és maladies. (Ce n’est assez que le Medecin face
de bonnes ordonnances, si le malade, & ceux qui le
gouuernent ne font leur deuoir de les executer.)

C’est vne cruelle chose, SIRE, qu’apres qu’vn ieune
homme a faict ses estudes, & que ses parens se sont promis
luy auoir acquis vn heritage & moyen de viure exempt
des Loix de la fortune ; apres s’estre par les lettres
formé vn courage genereux, contempteur de toutes
actions basses & deshonnestes, il faut qu’il se reforme
& change de visage, en se submettant à ses inferieurs,
& symbolisant à des humeurs toutes contraires
aux siennes : ou bien qu’il se resolue de voir faire les autres
toute sa vie. C’est pourquoy on peut dire aux Peres,
qui s’imaginent des miracles de leurs enfans, si tost
qu’ils seront de retour des Vniuersitez : ce que Stratonicus



page précédent(e)

page suivant(e)