Anonyme [1649], REMERCIEMENT DES BOVRGEOIS DE PARIS, A MONSIEVR LE COADIVTEVR, Archeuesque de Corinthe; OV RECOGNOISSANCE DES OVAILLES enuers leur vray Pasteur. , françaisRéférence RIM : M0_3279. Cote locale : A_8_65.
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pas au Souuerain, les testes sacrées & couronnées
n’éuiteront point sa rage. Il ne se sert de l’authorité
du Roy que pour la destruire. Il flate cét Enfant,
mais c’est pour l’estouffer. Ce n’est pas luy qu’il ayme,
c’est sa Couronne. Il sort d’vn Païs trop fertile en venins :
il a estudié en vne trop bonne escole, pour ne sçauoir
pas mesler le suc des herbes, pour ne pas cognoistre
la force des mineraux, & se seruir du poison où il n’osera
toucher auec le fer. Mais Dieu Tout-puissant a descouuert
ses desseins, on l'empeschera bien de venir à
bout de ses entreprises : les François n’ont pas tout à fait
perdu le cœur, nous auons assez de forces pour nous
defendre, & trop de iustice en nostre party, pour estre
abandonnez du secours diuin. Nous auons tous vne
vne tres-grande obligation, & nous deuons nostre salut
apres Dieu, à ces venerables Testes, qui par leur Prudence
& experience dans les affaires, destournent ces orages,
à ces Princes & Seigneurs qui abandonnent toutes
leurs fortunes particulieres pour le bien du public, &
pour sauuer ce grand vaisseau durant la tempeste, qui
s’exposent aux coups de mer, & qui font vn rempart de
leurs corps pour defendre cette noble Cité. Mais nous
deuons auoir des ressentimens particuliers aux soings
de nostre grand Pasteur, qui non content, comme ce
grand Sacrificateur de l’ancien Testament, qui auoit
toûjours les mains leuées au Ciel pendant que le Peuple
d’Israël combattoit contre les ennemis de Dieu, non
content de leuer les mains au Ciel, & d’inuoquer iour &
nuict le nom de Dieu, pour appaiser son ire & destourner
les mal-heurs qui nous menacent, il met luy-mesme


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