Anonyme [1649], REMERCIEMENT DES BOVRGEOIS DE PARIS, A MONSIEVR LE COADIVTEVR, Archeuesque de Corinthe; OV RECOGNOISSANCE DES OVAILLES enuers leur vray Pasteur. , françaisRéférence RIM : M0_3279. Cote locale : A_8_65.
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les Bergeres violées, & dans les champs & dans leurs
propres maisons. Tous nos amis prennent les armes :
les saincts Druïdes decernent contre cét ennemy commun :
les genereux Capitaines vont teste baissée contre
luy ; & le grand Pasteur demeurera les bras croisez ?
Non, non, il a trop de cœur, de tendresse & d’affection
pour son Troupeau. Ce Loup rauissant, c’est le Tyran
Sycilien, qui abusant de l’authorité d’vn Monarque
innocent, & de la bonté d’vne grande Princesse, rauage
nos campagnes, prophane nos Temples, massacre nos
concitoyens, fait deuorer par le feu ce qui reste de l’espée,
& ruine tout ce que sa conuoitise effrenée ne peut
attraper. Il pille nos tresors, il destruit nos armées, &
fait mourir plus de Soldats par la faim dans les Prouinces
estrangeres, que les ennemis n’en ont pû tuer par le
fer. Il veut vsurper la Souueraineté, & pour y paruenir
il veut détruire ce celebre Senat, fidele & genereux Protecteur
des interests de la Couronne. Il seme la haine
parmy nos Peuples, il arme les Princes contre leur propre
sang, expose tous les iours leurs vies à mille dangers,
& d’vn œil sec, à l’abry de la tempeste, il void regorger
nos riuieres du sang de nos Soldats, & de tant de
genereux Capitaines, que le courage porte aux lieux
les plus dangereux. Tout le monde pert de tous les
deux partis, luy seul gaigne toûjours en toutes façons,
tout reüssit à son pernicieux dessein. Il ne veut plus de
Soldats François, il ne veut plus de Princes, il ne veut
plus de Parlemens : les Tyrans sont ennemis des Loix &
de la Police. Et quand il se sera défait (de que Dieu
veuïlle empescher) de tous les bons François, il ne pardonner


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