Anonyme [1652], REMEDE AVX MAL-HEVRS DE L’ESTAT AV SVIET DE LA QVESTION. SI LA VOIX DV PEVPLE est la voix de Dieu. , françaisRéférence RIM : M0_3270. Cote locale : B_20_43.
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ou seduit & trompé par ceux qui ne demandent
que remuëment pour leurs interests, la voix
de tel peuple ne peut estre receuë que comme de
perturbateurs du repos public. Mais si par le peuple
vous y comprenez la plus saine partie, qui sont les
gens de bien, sçauans & experimentez, personne
ne peut desnier que leur voix ne soit la voix de Dieu
au fait proposé. De plus, si la necessité presse, la nature
oblige à parler, ce seroit vn crime de se taire.
Partant Dieu commande au peuple en tel cas de parler,
& faire entendre sa voix. La voix du peuple sera
donc la voix de Dieu, qui ne peut parler proprement
aux hommes que par les hommes mesmes.

 

Or au fait present des nouueaux troubles de Paris,
à cause desquels la question presente à esté faite premierement
la populace n’a point crié la premiere.
car, qui ne sçait que les Parlements, qui sont la plus
saine partie du Royaume, ont fait souuent retentir
leur voix pour remedier aux maux extrémes de la
France, qu’ils ont esté bafoüez comme importuns,
& menacez, non seulement de paroles mais d’effets,

Et quant au suiect de la querelle, n’a-il point esté
trouué iuste & equitable, puis qu’vne Chambre de
Iustice a esté accordée pour arester les desordres par
authorité du Roy, & l’establissement de laquelle a
esté empesché par les seuls interests de ceux qui ne
la pouuoient voir erigée qu’à leur ruine, sous pretexte
qu’elle seroit au preiudice de l’authorité du Roy.

Et pour en oster l’establissement, il a fallu qu’ils se
seruissent de moyens inoüis & extraordinaires, mais



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