crime horrible d’attenter à la personne d’vn Roy
d’authorité priueé. Il appartient à Dieu seul de
changer le cœur des Rois, & de les encliner où il luy
plaist, quand il parlera par la voix du peuple, &
commandera d’y remedier pour le bien public, il
faut luy obeïr,) les Gouuerneurs & Princes des peuples
sont à la vengeance des malfaicteurs, & à la loüange de ceux
qui font bien, comme dit Saint Pierre en sa 1. Epistre
chapitre 2. V. 14. Quand l’authorité d’vn Roy est
opprimée en sa personne, elle doit estre restablie
par son authorité mesme, laquelle retourne en ce
cas aux principaux membres de son Estat.

Or serons-nous tousiours en la peine de ne pouoir
bannir les flatteurs & abuseurs des Princes de leur
Cour, quoy que nous les montrions au doigt ?
Pestes d’vn Estat qui ne seruent qu’à corrompre le
Prince qui de soy se feroit admirer par vertus, si on
ne l’admiroit point auant qu’il fut vertueux ; tout ce
qu’il pensent sont oracles diuins, à leur dire, tous
ses faits sont heroïques, toutes ses entreprises heureuses ;
c’est vn Prince inuincible, le plus grand
Monarque de l’Vniuers. Mais il vaudroit beaucoup
mieux luy mostrer vne description de toute la terre
& des Princes qui la possedent, ensemble leurs gestes
& leurs Gouuernemens, il apprendroit la difference
qu’il y a de la France, & des grands Royaumes,
& que les Princes qui les possedent ne permettent
point que leurs sujets soient reduits au desespoir
& à la besace.

Pourquoy se plaindre puis que nos corps & nos