Anonyme [1652], REMEDE AVX MAL-HEVRS DE L’ESTAT AV SVIET DE LA QVESTION. SI LA VOIX DV PEVPLE est la voix de Dieu. , françaisRéférence RIM : M0_3270. Cote locale : B_20_43.
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n’en peut douter, puis que Dieu l’auoit ainsi
predit & voulu par le Prophete Ahias au chap. II. V.
31. en punition de l’idolatrie, & des delices desordonnées
de son pere Salomon. Ce prophete en coupant
son manteau en 12. parties, & en donnant dix
parts à Ieroboam, n’en laissoit que deux pour Roboam.
Qu’on ne dise donc point que quand le peuple
fait retentir sa voix de plaintes raisonnables, ne
soit la voix de Dieu, & que si on ne l’escoute, la
vengeance en sera tost ou tard.

 

On sçait trop bien qu’vn simple soldat ne doit
point demander à son Capitaine pourquoy il est
commandé, non plus qu’vn enfant de famille à son
pere, pourquoy il l’enuoye à l’eschole ? ny vn seruiteur
à son maistre pourquoy il l’employe en vne affaire
plustost qu’à vne autre, ny mesme à vne populace
grossiere & ignorante de demãder raison pourquoy
on luy fait payer taille ; mais que les principaux
d’vn grand Royaume, qui ont grande part à la conseruation
de l’Estat soient obligez d’ignorer les affaires
publiques, & quoy qu’ils les connoissent mal
menées n’en rien dire, & obeïr aueuglement, ce seroit
consentir criminellement a la ruine du Prince,
mesme encore que la These ne soit point telle au
fait present. C’est vn Roy pupil, son authorité mesme
le perd sans qu’il le sçache en ses faux Ministres.

Ouy mais la Reyne mere est la Regente, laquelle
en cette qualité a souueraine puissance.

Il est à croire certainement qu’elle a autant de bonté
pour la conseruation du Roy son fils, & de son
Estat que Princesse qui soit sur la terre pour les siẽs.



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