Anonyme [1652], REMEDE AVX MAL-HEVRS DE L’ESTAT AV SVIET DE LA QVESTION. SI LA VOIX DV PEVPLE est la voix de Dieu. , françaisRéférence RIM : M0_3270. Cote locale : B_20_43.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 11 --

Louis vnze le plus entẽdu & le plus rusé de nos Rois,
qu’on dit les auoir mis hors de page, ne s’est il point
seruy de six Conseillers, six Docteurs & de six Bourgeois
de Paris pour accorder les differents qu’il auoit
auec Charles Duc de Berry son frere, Iean de bourbon
& le Comte Carolois, fils de Philippes Duc de
Bourgongne & autres ?

 

Et pour acheuer, ne suffit-il point d’auoir veu
Henry le Grand, quoy que le plus experimenté de
tous les Princes en matiere d’Estat, le plus vaillant
des Rois, & le plus humain des hommes, n’auoir iamais
rien entrepris que par conseil, rien exigé de ses
peuples que par prieres pour les necessitez du temps
qu’il faisoit entendre, & agréer à tout le monde.

Ce sont les Estats composez du Clergé, & de la Noblesse,
& du Tiers estat, que nous disons estre la voix
de Dieu tres-solemnelle, quand ils parlent & ordonnent
& les Princes qui ont la cõnoissance des forces
des peuples. Les Rois regnent par moy, & les Princes
decernent la Iustice aux Prouerbes 8. vers. 15. Salomon
estant decedé au 3. liure des Rois chap. II. le peuple
d’Israël vint prier le Roy Roboam, fils & successeur
legitime des Estats de Salomon, composez des douze
Tributs, qu’il luy pleut diminuer les tailles ; le
conseil des Anciens fut donné à Roboam, que la demande
du peuple estoit legitime : mais Roboam
ayant preferé celuy des Ieunes, qu’il faloit plustost
surcharger se peuple de nouueaux imposts, perdit
dix tributs qui se reuolterent, & qui esleurent Ieroboam
pour leur Roy.

Or que ce ne fut la voix de Dieu & sa volonté, personne



page précédent(e)

page suivant(e)